Le parquet général demande le maintien en détention de Gaël Roblin


 

 PARIS, 22 août (AFP) - Le parquet général a demandé jeudi la confirmation du maintien en détention de Gaël Roblin, porte-parole du mouvement indépendantiste breton Emgann, écroué depuis plus de deux ans dans l'enquête sur l'attentat de Quévert (Côtes d'Armor).

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, qui a autorisé la publicité des débats, a mis sa décision en délibéré à jeudi en fin d'après-midi.

Gaël Roblin avait fait appel d'une ordonnance du 29 juillet du juge des libertés et de la détention (JLD) rejetant une demande de mise en liberté.

Une vingtaine de militants du mouvement Emgann (gauche indépendantiste bretonne), présents dans la salle d'audience, ont bruyamment manifesté leur soutien à Gaël Roblin, déployant un drapeau breton, scandant "Justice française, justice d'occupation" et dispersant des boules puantes à la sortie de l'audience.

L'avocat de Gaël Roblin, Me Gérard Tcholakian, a rappelé à l'audience que le parquet de Paris avait à deux reprises estimé devant le JLD que les éléments permettant de retenir une incrimination criminelle à l'encontre de Gaël Roblin étaient insuffisants dans le dossier et que la durée maximale de détention provisoire devait en conséquence être celle applicable à un délit, soit deux ans.

L'avocat général pour sa part a estimé qu'il n'était pas tenu par la position du parquet de Paris et demandé la confirmation de la décision de refus de mise en liberté.

"Je suis incarcéré depuis 25 mois pour un attentat que j'ai violemment condamné. Il est clair que je suis maintenu en détention pour mes opinions (...) et pas pour ce que j'ai fait dans ce dossier", a déclaré Gaël Roblin.

Gaël Roblin est poursuivi pour une tentative d'attentat et deux attentats dont celui visant le McDonald's de Quévert, le 19 avril 2000, qui avait coûté la vie à une employée, Laurence Turbec, 28 ans.

Le juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel a notifié le 12 juillet la fin de son enquête à l'ensemble des personnes mises en examen - 11 au total dont Gaël Roblin- pour quarante attentats ou tentatives d'attentats perpétrés entre 1993 et 2000 en Bretagne, revendiqués par ou attribués à l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB).