Chers Frères et Soeurs, Amis et Supporters,
Je sais que beaucoup d'entre vous sont déjà des familiers de la ZLEA (zone de libre-échange des Amériques), de l'ALENA (accord sur les libre-échanges nord américains), OMC, FMI, et de la Banque Mondiale. Je sais que beaucoup d'entre vous travaillent sans relâche à dévoiler ce que sont réellement ces organisations et ces ententes, et comment elles prennent possession du monde et violent les droits humains, les droits du travail, les droits des peuples indigènes, la protection de l'environnement, et les droits de souveraineté, partout où elles mettent les pieds. En conséquence je voudrais parler ici, de façon plus élargie, des véritables racines de la ZLEA, et des manières dont nous pouvons y faire obstruction.
Comment la ZLEA est-t-elle née? Ni dans une salle de
conférence, ni dans un bureau.
La ZLEA est une prolongation de l'impérialisme qui a commencé
il y a des siècles en Europe avec la domination de peuples natifs dépossédés
de leur mode de vie et des terres qui permettaient leur subsistance et leur
indépendance, pour que puissent régner des féodaux avides.
Depuis lors, les peuples indigènes du monde entier ont été
contraints à la soumission, sinon à la destruction, au nom de
la civilisation et du progrès. Nous voici au 21e siècle, et le
monde est loin d'y avoir trouvé avantage. Je n'ai pas besoin d'expliquer
la dévastation de la Terre, la pauvreté dominante, et les guerres
issues de pratiques qui placent le profit avant la survie même de notre
Terre Mère et de l' humanité.
Les défenseurs de la ZLEA n'oseraient pas se référer à
leur politique comme à une forme de colonisation ou de féodalisme
parce que ces pratiques sont maintenant largement décriées. Ils
justifieront plutôt leurs actions au nom du "développement"
pour les pays "pauvres" d'Amérique Centrale ou du Sud. Développement
? Ce dont ont besoin les Peuples Premiers des Amériques, c'est de "guérison",
pas de développement. Guérison de la colonisation même,
de la domination, et du génocide que veulent perpétuer aujourd'hui
les corporations multi-nationales pour leur profit personnel.
Nous devons donc continuer, non seulement à condamner
les pratiques de ces organisations de commerce et de politique, mais aussi à
mettre en place et soutenir des moyens d'auto-suffisance à la fois dans
nos communautés et à l'étranger. Nous devons soutenir les
mouvements indigènes comme celui des Zapatistes et des Uwa (1), qui se
battent pour maintenir leur base territoriale et leur mode de vie indépendant.
Nous devons soutenir les petits fermiers et ouvriers agricoles qui produisent
une nourriture saine pour leurs communautés. Nous devons créer
et soutenir des projets innovants sur les réserves indiennes, dans les
villes de l'intérieur et dans les pays du Tiers Monde, qui développent
l'auto-suffisance et de meilleures conditions de vie.
Mais en faisant cela, nous devons nous unir au-delà des frontières de race, de classe, de croyance ou d'âge, qui trop souvent nous divisent. Si nous ne nous unissons pas, nous serons vaincus un par un, tout comme a été détruit l'AIM (2) qui s'est tellement battu pour la souveraineté indigène; les Black Panthers qui développèrent nombre de programmes si nécessaires dans leurs communautés et se battirent pour l'auto-détermination; les mouvements d'Amérique Centrale qui tentèrent d' améliorer les écoles, les services sociaux, la réforme agraire; et les syndicats qui luttèrent pour des conditions de travail humaines. Le plus important, c'est de briser les barrières qui nous divisent dans nos propres jardins.
Nous devons développer une culture commune qui nous enseigne, comme le
faisaient mes ancêtres, à réfléchir attentivement
aux conséquences que nos actions et nos politiques auront sur la Terre
Mère, sur chacun de nous, et sur les générations futures,
avant de les mettre en oeuvre. Si nous pouvons faire cela, alors sûrement
nous pouvons gagner.
Dans l'esprit de Crazy Horse,
Leonard Peltier.
(traduction: Marie/Zapatamis)
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notes:
(1) Les Uwa sont une communauté autochtone de Colombie qui mène
une lutte serrée contre les tentatives de forage pétrolier sur
son territoire traditionel menées par la compagnie transnationale américaine
Occidental (Oxy).
(2) AIM: American Indian Movement - Leonard est membre de ce mouvement depuis
1970.
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