Les prisonniers politiques Mapuche de la prison de Traiguén DENONCENT UNE FOIS ENCORE



1. Notre emprisonnement obéit seulement à une pression d'entreprises privées nationales et transnationales, soutenus par les partis de droite et qui ont pour objectif de créer la crainte et la démoralisation pour nos familles et nos communautés. C'est pour cette raison que nous nous retrouvons, sans qu'il existe la moindre preuve à notre encontre, dans la situation suivante :
- Aniceto Norín Catriman, lonko (chef traditionnel) de la communauté de Didaico, détenu depuis 6 mois et actuellement en procès au travers de la loi antiterroriste. On lui a nié la liberté au moins à deux occasions.
- Pascual Pichun Paillalao, lonko (chef traditionnel) de la communauté de Temulemu, détenu depuis 4 mois et actuellement en procès au travers de la loi antiterroriste. On lui a nié la liberté au moins à deux occasions.
- Pascual y Rafael Pichun Collonao, de la communauté de Temulemu, presque 3 mois prisonniers, ils sont accusés d'incendie. On leur a nié la liberté sous caution.

2. Malgré le fait qu'il n'existe aucune preuve à notre encontre, on nous maintient injustement en prison en nous y imputant les qualificatifs de "terroriste" ou de "dangers pour la société". Ces termes nous sont attribués par l'Etat chilien et le système judiciaires, tous deux soumis à la pression des entrepreneurs et de la droite.

3. Les procès judiciaires qui sont instruits contre nous sont absolument irréguliers et corrompus, car ils ne comptent aucune preuve et ni d'antécédents sérieux pour nous inculper… Ils se basent seulement sur des "supposés témoins" dont les déclarations se révèlent contradictoires et peu vraisemblables. De plus, nous et nos familles avons été victimes d'une sorte de chantage émotionnel de la part du fiscal (procureur) ainsi que de la part de la "médiatrice interculturelle" pour qu'on s'inculpe et que nous inculpions à d'autres personnes ; ceci est l'une des nombreuses irrégularités….

4. Tant qu'on ne nous reconnaît pas notre qualité de prisonniers politiques Mapuche, on nous maintient injustement prisonniers et nous devons partager les espaces avec des délinquants, des assassins, des trafiquants et des escrocs, puisqu'on ne nous donne pas les conditions minimales d'avoir un lieu plus approprié à notre situation.

5. Enfin, nous manifestons notre disposition à continuer à défendre la dignité et la justice pour notre Peuple Mapuche, et malgré notre détention, nous sommes près à réaliser une nouvelle mobilisation pour dénoncer notre emprisonnement injuste et exiger notre libération immédiate.

¡¡ POUR LA LIBERTE DE TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES MAPUCHE !!
Aniceto Norín, Lonko de Didaico
Pascual Pichun, lonko de Temulemu
Pascual Pichun Collonao, communauté de Temulemu
Rafael Pichun Collonao, communauté de Temulemu
Prison de Traiguen, 5 juillet 2002.

 

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