CONTRE
LA GLOBALISATION DU MARCHÉ ET LE NÉOCOLONIALISME,
NOUS DISONS: NON A L'APEC*!
Le
peuple Mapuche pour l'autodétermination des Peuples autochtones
et des Premières nations
Contrairement
à ce que vocifèrent les gouvernements, les entreprises
et les transnationales à propos de la globalisation économique,
nous ne pensons pas que celle-ci génére un monde d'opportunités,
mais bien au contraire un monde d'exclusion, de marginalisation,
d'oppression, d'expropriation, de surexploitation et d'épuisement
des terres et des ressources naturelles des communautés des
Peuples autochtones et des Premières nations. Les grandes
corporations imposent leur pouvoir impérialiste par le biais
des grands instruments que sont la Banque Mondiale, le FMI, l'OMC,
la ZLEA, les Traités de libre échange et l'APEC, qui
pour contrôler les marchés et le commerce, se placent
au dessus des gouvernements, des états ou de toute autre
institution.
Ce "
nouveau colonialisme " qui résulte de l'actuelle globalisation
du libre échange n'affecte plus seulement les Peuples autochtones
et les Premières Nations du monde, mais affecte tout autant
une grande majorité de la population mondiale. Dans ce nouveau
système, les grandes compagnies transnationales en sont rendues
à dévorer elle-même leurs propres sujets.
La mondialisation
des marchés, la standardisation et la monospécialisation
de la production, la mise à même niveau des cours mondiaux
entre des économies inégales, le développement
assymétrique des technologies sont autant de facteurs qui
affectent des pans entiers de la société-monde. Les
Peuples autochtones et les Premières nations comptent parmi
les victimes des sousbressaults et des accidents de ce modèle
dans de nombreux domaines : atteinte à la souveraineté
alimentaire, homogénéisation de la production, mono-usage
de la terre et cautionnement d'une logique de surexploitation qui
provoquent la déterioration croissante de l'environnement.
Ces planifications qui ne visent à bénéficier
qu'aux corporations transnationales sont élaborées
comme des stratégies militaires répressives afin de
contrôler et desarticuler des mouvements sociaux et autochtones.
Politiques d'assimilation, transgression des droits et négation
de la culture des peuples viennent s'ajouter au pillage transnational
des ressources naturelles et aux désastres environnementaux.
Pour
ces raisons, nous questionons l'autorité des gouvernements
des états d'aspiration coloniale qui font partie de l'APEC
et des autres associations multilatérales. Nous questionons
l'adhésion aux traités internationaux sur le commerce
et les investissements qui cautionnent la négation constante
des droits et des statuts des autochtones et des Premières
nations. Au Chili, amphitrion de l'APEC 2004, les droits des peuples
premiers sont violés en permanence dans une logique de caractère
raciste et discriminatoire -stimulée par le contrôle
des multinationales- où l'on nie la reconnaissance de l'identité
et des droits collectifs.
Dans
sa lutte légitime pour la récupération de son
territoire et de sa dignité, tout comme dans l'exercice de
ses droits politiques, le peuple Mapuche est victime d'une violation
constante, systématique et planifiée des droits humains.
L'agression policière permanente se conjugue à l'incarceration
des acteurs sociaux et à la judiciarisation des revendications.
Que ce soit au Chili ou en Argentine, le peuple Mapuche est victime
de la négation de son identité, du dépouillement
de ses ressources naturelles par les compagnies transnationales
minières, forestières, hydroéléctriques
et latifundistes qui travaillent main dans la main avec l'Etat pour
s'opposer à quiquonque tente de faire valoir ses droits.
La résistance
actuelle dénonce abondament le modèle de globalisation
de l'injustice imposé par l'idéologie du marché,
mais elle ne doit pas perdre de vue les injustices qui sont commises
à l'intérieur et par les Etats nationaux. La dénonciation
des acteurs globaux ne doit pas avoir comme conséquence la
légitimation sans critique des Etats qui, rappelons-le, se
sont construits sur l'aliénation des Peuples premiers et
la spoliation de leurs ressources naturelles.
NON
A L'APEC !
Le forum
de Coopération Economique Asie-Pacifique (APEC) est un des
moyens que les les 21 économies membres ont adopté
pour faciliter à la fois la liberté des activités
commerciales et renforcer les mesures de sécurité
internationale comme cela a été ennoncé lors
de la tenue de la Seconde Conférence sur le commerce sécurisé
qui s'est tenu au début du mois de mars au Chili.
Du point
de vue des organisations et des communautés Mapuche, il émane
une position de rejet de toute forme ou pratique de globalisation
qui exclue, méprise ou marginalise systématiquement
les Peuples autochtones, les Premières nations ou tout autre
acteur social.
L'oppression
qui s'exerce actuellement envers les Peuples autochtones et les
Premières nations, notamment en Amérique Latine, est
étroitement liée aux conséquences de cette
globalisation dont l'APEC est l'instrument. La réduction
des terres arables, la pêche industrielle, l'exploitation
des forêts et des mines, la pollution des eaux par l'usage
intensif de produits chimiques, et l'adoption de politiques énergétiques
basées sur le pétrole et les méga-barrages
hydroéléctriques en territoire mapuche sont autant
d'exemples de cette culture du mépris que l'on entretient
à l'égard du peuple Mapuche, que ce soit au Chili
ou en Argentine.
Une des
plus importantes rencontres au calendrier et de l'APEC est celle
qui se déroulera au cœur du territoire historique mapuche
les 4 et 5 juin 2004 dans la localité de Pucón, au
cœur de l'Araucanie sur les bords du lac Villarica, au pied
du volcan du même nom.
La rencontre
rassemblera des entrepreneurs et les ministres de l'économie
et du commerce de 21 Etats : Australie, Brunei Darussalam, Canada,
Chili, République populaire de Chine, Hong-Kong, Indonésie,
Japon, Corée du sud, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande,
Papouasie Nouvelle-Guinée, Pérou, Philippines, Russie,
Singapour, Taipei, Tailande, Etats-Unis et Viet-Nam. L'objectif
de cette rencontre est d'élaborer des stratégies économiques
et commerciales, de projetter des traités et de signer des
accords, tout cela dans le dos même des peuples concernés.
Il nous
apparaît necessaire qu'à cette occasion s'exprime la
voix des propres acteurs de cette terre, que se manifeste notre
volonté de nous auto-déterminer, de frêner la
folklorisation que l'on fait de notre culture, de démontrer
aux représentants des gouvernements de l'APEC et aux groupes
d'entrepreneurs qui les suivent, que nous existons, que nous sommes
présents et qu'il est possible de construire un monde juste
et équilibré.
Nous
faisons appel aux organisations et identités territoriales
mapuche, aux Peuples autochtones et aux Premières nations,
aux diverses personnes et organisations sociales locales et internationales
qui aspirent à construire une société juste
basée sur le respect de la vie, de la diversité culturelle,
à être vigilents et à se prononcer face à
cette nouvelle imposition coloniale dont l'APEC est un instrument
qui tente de s'inserer comme un germe dans notre territoire. Nous
vous appelons à prendre position et à vous exprimer.
Forum
Mapuche
Coordination des organisations et identités territoriales
Mapuche
Foromapuche2004@yahoo.es http://www.mapuexpress.net/contraapec.htm
Contact us French: alassagne@free.fr
/ coordinacionmapuche@yahoo.es
* APEC:
Organisation de Coopération Economique Asie Pacifique
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