COMMUNIQUÉ PUBLIC DE JAIME MARILEO PRISONNIER POLITIQUE MAPUCHE - 17 décembre 2007

1. En tant que prisonnier politique mapuche, je suis fier de la mobilisation que nous avons réalisée et qu’une fois de plus nous avons assumée. La grève de la faim a été un recours constant de la part de tous les prisonniers politiques du monde pour dénoncer leur situation et c’est pour cela que j’ai décidé avec fierté d’assumer cette année une troisième mobilisation malgré ses conséquences. Cependant ma condition physique m’a empêché de continuer. C’est pour cela que le vendredi 14 décembre, après 65 jours de grève de la faim, j’ai pris la decision de la suspendre. Je suis conscient aussi que nous avons eu de petites avancées dans notre lutte. C’est le cas de la table de négociation qui s’est mise en place aujourd’hui, lundi 17 décembre, avec une équipe juridique de soutien, un représentant de chaque famille de prisonnier, un représentant du ministre de l’intérieur et l’évêque Mgr Vial, en tant que médiateur. Je sais qu’il n’y a pas de garantie de notre liberté. Mais nous attendons quelques résultats.

2. Sur la base de ce qui précède, je précise que, s’il n’y a pas le résultat attendu à l’issue de la table de négociation, je serai disposé à reprendre la grève de la faim. Le gouvernement s’est engagé, par l’intermédiaire de son ministre de l’intérieur, Belisario Velasco, à répondre à certaines demandes et j’espère qu’il en sera ainsi.

3. À tous ceux qui ont soutenu notre mobilisation, je veux leur exprimer mes plus sincères remerciements. Au Peuple mapuche et chilien, aux étudiants, aux organisations sociales, à la société civile et à tous ceux qui ont apporté leur grain de sable pour exiger notre liberté, j’exprime mon plus grand respect et mon remerciement.

4. Enfin je veux préciser ma position en tant que prisonnier politique mapuche, je n’obéis à aucun type de militance, seulement à ma condition de Mapuche de la communauté José Guiñon, du secteur de San Ramon, commune d’Ercilla, qui a toujours tenté de lutter pour l’autonomie de notre peuple. Je précise de façon radicale que je ne milite pas à la Coordinadora Arauco Malleco (CAM), ce qui ne m’empêche pas d’avoir un grand respect pour cette organisation qui participe à la lutte du Peuple Mapuche.

De la prison d’Angol, 17 décembre 2007
Jaime Marileo Saravia
Territoire Mapuche