Nouvelles de la Frontera 

Apres plusieurs mois d'absence notre équipe d'information est de retour. La majorité des informations figurant sur cette page peut être authentifiée à partir des journaux nationaux et internationaux. Pour les hispanophones nous vous conseillons la consultation des sites suivants :

Diario el Gong : www.diarioelgong.cl

Mapuexpress : www.mapuexpress.net


Le Réseau d'Information et de Soutien au Peuple Mapuche et le Mouvement des Gens de la Terre, appellent les organisations sensibilisées par le respect et la promotion des Droits de l'Homme à se prononcer et dénoncer la situation préoccupante vécue par les prisonniers politiques Mapuche, ainsi que par les communautés.

Les prisonniers politiques Mapuche de Temuko menacent de se mettre en grève de la faim sèche pour protester contre leur transfert (29/12)
Les dirigeants PEHUENCHES accusent les colons et le gouvernement : ON CONTINUE D’ASSASSINER DES PEHUENCHES DANS L’ALTO BIO BIO (27/12)
Le tribunal de Temuko confirme la séparation des prisonniers politiques Mapuche de Temuko. (27/12)
Campagne de lettres adressées à Monsieur de Villepin, Ministre des affaires étrangères. (27/12)
Lettre ouverte au député Alberto Espinoza
(26/12)
Révélations sur les procédures utilisées par la police et les procureurs en territoire Mapuche.
(22/12)
Entretiens avec les dirigeants Victor Ancalaf et José Huenchunao, emprisonnés à la prison El Manzano de Concepcion. (15/12)
Communiqué des Prisonniers Politiques Mapuche de Temuko (14/12)
Photos de la journée de solidarité avec le peuple Mapuche (22/12)
Communiqué de presse des avocats des Prisonniers Politiques Mapuche (12/12)
Double attentats contre des dirigeants de communautés en conflits de Collipulli (10/12)
Vague d'arrestations dans le but de démanteler la Coordination Arauko-Malleko (4-9/12)
Arrestations de José Huenchunao et Jaime Cona Tranamil (29~30/11)
Alex Lemun, jeune Mapuche, est mort sous les balles de la police chilienne (07~18/11)
Arrestation de Victor Ancalaf (06/11)

 

Communiqué de la prison de TEMUKO - CHILI

Prisonniers politiques Mapuches - 29 Décembre 2002

Les prisonniers politiques Mapuches face aux dernières mesures prises par les tribunaux de justice contre nous déclarons à l’opinion publique nationale et internationale

1 Nous dénonçons une fois de plus le processus judiciaire dont nous sommes victimes, qui montre de façon encore plus claire ce qu’est l’arbitraire judiciaire, ce que nous n’avions vu que durant les temps obscurs de la dictature militaire, puisque les juges d’instruction avec la complicité de madame la juge URIBE, ont mis en place la stratégie de nous séparer dans trois prisons différentes de la zone, ponctuellement à Lautaro, Temuco et Nueva Imperial, tout ceci durant une audience dont les avocats de la défense ont été écartés ce qui est absolument illégal.

2 Il est évident avec ce qui arrive, que la justice publique utilise de façon explicite des techniques de tortures psychologiques trés pratiquées par les S.S. d’Hitler ou du meilleur style de la CNI de Pinochet. Ceci prouve que n’existent aucune des preuves contondantes qu’ils disent détenir, ce qui démontre que le montage qu’ils ont créé de toutes pièces leur retombe dessus. En ce sens nous sommes catégoriques, ceci n’est pas une attaque contre un groupe ou un individu mais contre le peuple Mapuche qui continue d’écrire son histoire dans le sang et les clameurs de la prison. Ceci sans doute restera scellé dans l’histoire, cette attitude de l’état chilien qui aux mains des transnationales et en plein XXIème siècle attente de toute sa force contre les droits de l’homme du peuple Mapuche.

3 Face à ces délits qui nous affectent, nous annonçons comme une action de rejet et de protestation, que nous assumerons immédiatement au moment des transferts une grève de la faim et de la soif, jusqu’à ce qu’ils nous ramène à la prison de Temuco, que se régularise nos procès et que nous retrouvions la liberté que nous a usurpé l’état chilien.

4 Pour terminer nous lançons un appel à toutes les communautés en conflit, comme à toutes les communautés Mapuches, organisations Mapuches et non Mapuches, organisations sociales à continuer la lutte et le processus de récupérations et contrôle territorial. Nos ancêtres n’ont pas frémis devant l'envahisseur Inca, espagnol ou chilien et nous qui sommes les descendants des frères qui ont sacrifié leurs vies pour la lutte Mapuche ne nous rendrons pas devant le pouvoir capitaliste, encore moins devant la torture et messieurs les juges.

En mémoire d’ALEX LEMUN, assassiné par les carabiniers du Chili.

TERRITOIRE ET AUTONOMIE

Liberté pour les prisonniers politiques

WEUWAIÑ


Depuis la prison de TEMUKO TERRITOIRE MAPUCHE

Kolectivo Mapuche Lientur
Sitio web: http://www.nodo50.org/kolectivolientur
Email: kolectivolientur@hotmail.com

Trad. La Licorne

 

Nouvelle stratégie de répression du gouvernement chilien, assassinat dans l'Alto BIO BIO

Un nouveau mort mapuche

JORGE ARTURO SAUREZ MARIHUAN

Les dirigeants PEHUENCHES accusent les colons et le gouvernement :

ON CONTINUE D’ASSASSINER DES PEHUENCHES SUR L’ALTO BIO BIO

27 Décembre 2002

Par PEDRO CAYUQUEO

Kolectivo Lientur

Un nouvel assassinat politique endeuille, ces jours-ci, les communautés Pehuenches en conflit de la vallée du fleuve Queuco (cordillère), les mêmes qui, depuis 1999 et jusqu'à maintenant impulsent un puissant mouvement de récupération territoriale, qui a dérouté tant les centaines de colons chiliens qui depuis des décades s’installent dans cette zone, que l'actionnaire même de l'état et ses institutions toujours disposé à défendre les intérêts des usurpateurs et en aucun cas les légitimes droits des victimes de cet historique dépouillement.

Cette fois, la victime de la vraie violence terroriste présente dans le conflit Mapuche-Chilien, a été le jeune Jorge Arturo Saurez Marihuan, Pehuenche de 27 ans de la communauté de Malla-Malla, paramédical de profession, qui avait étrangement disparu de sa maison le 5 de décembre passé et dont le corps a été retrouvé sans vie à côté du fleuve Queuco, le 11 décembre passé. Selon des témoins, le corps du frère Jorge présentait d’évidentes et claires traces de torture au moment quand il a été découvert par des gens du secteur connu comme Chinchitahue.

Le jeune pehuenche, frère du Lonko de la communauté Segundo Suarez est membre du Conseil Traditionnel de Lonkos de l’ Alto Bio-Bio, était membre actif du processus de récupération territorial dans cette zone du territoire Mapuche, processus pour lequel les communautés de Trapa-Trapa, Butalelbun,Malla-Malla et Caunicù ont lutté ensemble. Elles ont déjà récupéré 16 milles hectares de terre sur les 30 milles qui sont en conflit celui - ci oppose l’état, les entreprises transnationales, les colons de la dite zone de la huitième région, et les communautés.

La mort étrange du frère Jorge Suarez qui s’ajoute aux assassinats du 12 juillet 2002 des frères Mauricio et Agustina Huenupe Pavian, portes paroles de la communauté Caunicu del Alto Bio-Bio et également membre du Conseil Traditionnel de Lonkos, révèle une nouvelle forme de répression sélective dans le cadre du conflit Mapuche. L’action de groupes anti - Mapuches, au travers d’assassinats directs dirigés vers des leaders de la résistance Pehuenche, facilitent l’intervention directe dans la zone de l’appareil d’état et la réalisation des méga - projets que les entreprises internationales comme Endesa-Espana, par exemple, ont dans leurs bureaux.


Les Pehuenches réclament justice:

Ainsi à Santa Barbara, un appel fervent a été lancé par les dirigeants du Conseil de Lonkos de l‘Alto Bio-Bio, pour que la justice chilienne ne laisse pas dans l’impunité le récent assassinat de Jorge Suarez Marihuan, lesquels par ailleurs ont dénoncé la complicité des autorités du gouvernement et des colons chiliens sur ce crime brutal.

Nous rendons responsable le gouverneur Esteban Krausse de la mort de notre frère, c’est le gouvernement qui a divisé les communautés pehuenches et a privilégié le dialogue avec un secteur minoritaire de dirigeants alliés des winkas (terme qui désigne les colons chiliens) usurpateurs dans cette la zone, générant ainsi un climat de violence sur nos terres.... Nous sommes ici, devant un assassinat politique dont nous exigeons qu’il soit éclaircit et dont les responsables doivent être incarcérés. Assez d’injustices, comme dans le cas des frères Huenope Pavian, assassinés eux aussi, par des colons et des pehuenches pro gouvernementaux et qui bien que responsables se promènent libres dans les rues a déclaré a Radio BIO BIO Pedro Suarez, dirigeant Pehuenche et frère du jeune assassiné.
Il faut se souvenir que pour l’assassinat des frères Agustina et Josè Mauricio Huenupe Pavian, le juge des crimes de Los Angeles a inculpé comme auteurs des faits deux pehuenches de la communauté Cauñicu et comme complices plus d’une douzaine de membres des communautés et colons chiliens de la zone. Beaucoup des personnes en relation avec les faits appartiennent à l’Association des Lonkos de l’Alto BIO BIO, association pro gouvernemental dirigée dans la Vallée de Queuco par le porte parole Agustin Correa (dirigeant expulsé durant l’année 2000 de la résistance au barrage RALKO) et qui vendredi 16 Août 2003 a réalisée une marche dans les rues de Los Angeles exigeant la liberté pour les pehuenches détenus par la police, plusieurs des auteurs ayant confessé leur participation dans le double assassinat. Aujourd’hui la majorité d’entre eux jouissent de liberté provisoire.

COMMUNIQUE

Rejoignant les déclarations du dirigeant Pedro Suarez et au travers d’un communiqué public, les dirigeants de la communauté pehuenche Malla Malla à laquelle appartient le jeune assassiné, dénoncent en plus un traitement discriminatoire de la part de la police concernent les enquêtes sur les responsable sur la disparition de jeune membre des communautés et ensuite de sa mort.

"Face à la déclaration de présumée malchance relative à la disparition de Jorge Suarez, sa recherche s’est arrêtée et s’est limitée uniquement à donner des ordres une fois que sa famille et ses amis ont trouvé le corps, attitude trés différente de celle tenue dans d’autres cas de disparitions qui ont affectés des familles huinkas de la zone. D’un autre côté, jusqu’au 18 décembre le juge de Santa Barbara n’avait donné aucun ordre à la justice pour rechercher en quelles circonstances est mort notre frère, situation qui est une atteinte directe à nos droits" ont-ils dénoncé.

De la même manière les membres de la communauté accusent le Service Médico légal d’occulter des informations importantes sur les causes de la mort du jeune membre de communauté, signalant " jusqu’à aujourd’hui il a été refusé à la famille d’avoir accès à l’information du médecin légiste, argumentant du secret et du fait que seul le jugea peut avoir accès à cette information, de telle manière que le 12 Décembre alors qu’on attendait le corps à l’entrée du l’Institut Médico Légal, Monsieur Guido Rios (Chef de Cabinet de la préfecture) à demandé à ce service de lui fournir les informations".
Il semble que non seulement l’assassinat de membres de communautés par les carabiniers, mais aussi l’arrestation sélective de dirigeants Mapuches, les encerclements policiers les écoutes téléphoniques et la divulgation d’informations fausses et douteuses sur les moyens de communication font partie de l’actuelle stratégie utilisée par le gouvernement chilien pour désarticuler le mouvement Mapuche, comme l’a lui même reconnu il y a quelques semaines à Conception le sous secrétaire de l’intérieur Jorge Correa Sutil.

A ce scénario digne des pires temps de la dictature militaire d’Augusto Pinochet s’ajoutent aujourd’hui l’assassinat de dirigeants et membres de communautés par des groupes para militaires et opposants aux mobilisations développées par les communautés dans la défense de leurs droits territoriaux et politiques.

Communiqué de la communauté Pehuenche de Malla Malla Alto Bio Bio 27 décembre 2003

Après la tentative de destitution du Lonko de la communauté Malla Malla par les fonctionnaires du gouvernement, assimilant son autorité traditionnelle à celle d’un simple groupe de voisins (organisations de quartiers au Chili N.D.T.) ou à d’autres organisations, action qui en plus de méconnaître une institution millénaire et légitime de notre peuple, veut créer la division de nos communautés, s’ajoute aujourd’hui le brutal assassinat de Jorge Suarez Marihuan qui jusqu’à sa mort a travaillé avec sa communauté dans le processus de récupération territoriale.

Face à cette attaque criminelle contre notre culture et nos frères, nous dénonçons comme pehuenches face à l’opinion publique nationale et internationale :

1 "Face à la déclaration de présumée malchance relative à la disparition de Jorge Suarez, sa recherche s’est arrêtée et s’est limitée uniquement à donner des ordres une fois que sa famille et ses amis ont trouvé le corps, attitude trés différente de celle tenue dans d’autres cas de disparitions qui ont affectés des familles de la région"

2 Il a été refusé à la famille d’avoir accès à l’information du médecin légiste, argumentant du secret et du fait que seul le jugea peut avoir accès à cette information, de telle manière que le 12 Décembre alors qu’on attendait le corps à l’entrée du l’Institut Médico Légal, Monsieur Guido Rios (Chef de Cabinet de la préfecture) à demandé à ce service de lui fournir les informations".

3 .Jusqu’au 18 décembre le juge de Santa Barbara n’a donné aucun ordre à la police pour rechercher les raisons et les circonstances de la mort de notre frère Jorge Suarez Marihuan.

Tous ces faits qui révèlent le traitement que réserve le gouvernement à notre communauté, nous font réaffirmer notre volonté de continuer dans la récupération territoriale et la défense de notre peuple.

Conseil des Lonkos de l’Alto Bio BIO

Kolectivo Mapuche Lientur
Sitio web: http://www.nodo50.org/kolectivolientur
Email: kolectivolientur@hotmail.com
K O N T R A I N F O R M A C I O N

Trad. La Licorne

 

 

Temuko - vendredi 27 décembre 2002.

Le Tribunal de Temuko a accepté la demande du ministère Publique de séparer les Prisonniers Politiques Mapuche détenus dans le Centre Pénitencier de cette même ville, pour les répartir dans différentes prisons de la région. Cette décision, a été prise, selon le Ministère Publique, en raison de la possible réarticulation de la Coordination Arauko Malleko, considérée comme une organisation terroriste, au sein même du centre pénitencier de Temuko. Elle rappelle surtout le statut et le traitement spécial donné aux prisonniers Mapuche, et s'ajoute à d'autres pratiques illicites observées durant la mise en examens de 25 personnes Mapuche accusées d'association illicite et terroriste : répression aveugle conduisant à la mort d'un jeune Mapuche, emprisonnements à répétition et arbitraires, enlèvements et séquestrations de mineurs, violation de la loi indigène, mise sur écoute de plusieurs avocats de la défense ainsi que de journalistes, utilisation de faux témoignages et/ou de témoins anonymes, isolement prolongé et pressions psychologiques ont été les méthodes utilisées par les différents services de sécurités et avalisées par le gouvernement chilien actuel.

Une grande partie des 27 Prisonniers Politiques Mapuche actuels sont sympathisants, membres ou dirigeants de la Coordination de communautés en conflits Arauko Malleko qui n'est pas une organisation terroriste comme le soutien le pouvoir politico-judiciaire relayé par la presse, mais comme sont nom l'indique elle est un regroupement de communautés ayant pour objectifs de recouvrir leurs droits sur des territoires dont elles ont été dépossédées durant les 100 dernières années. Leur démarche consiste à réorganiser politiquement, socialement, économiquement et culturellement la société Mapuche à partir de l'organisation de grandes réunions (Trawun et Ngillatún) en questionnant notamment la politique indigène paternaliste et d'assistanat telle qu'elle est imposée aujourd'hui par l'Etat chilien. L'une des pratiques devenues communes dans ce processus de réorganisation et de résistance est la récupération de terres aujourd'hui entre les mains des grandes entreprises du bois. Ces dernières actions ont eu comme conséquence une grande répression ainsi que différents affrontements qui parfois se sont conclues par l'incendie d'infrastructures et de forêts privées, conduisant l'Etat à appliquer la loi de sécurité Intérieure de l'Etat dans le sud du Chili (outre son caractère totalitaire, cette loi a été ratifiée et utilisée principalement sous la dictature pour juger les membres des groupes de résistance d'extrêmes gauches qui "menaçaient la sécurité du pays").

Cette décision arbitraire de dispersion des prisonniers politiques Mapuche outre le fait qu'elle a pour objectif d'en faire des exemples en les isolant et les séparant de leurs proches, marque une nouvelle étape dans la criminalisation du mouvement Mapuche, son absurde association au terrorisme et dans la stratégie médiatique et judiciaire menée par pouvoirs politiques et économique au Chili pour dénigrer une juste et digne lutte


A l'instigation de différents collectifs et associations, une lettre vient d'être adressée au Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur De Villepin, afin qu'il se prononce sur les situations énoncées précédemment et qu'il intervienne auprès du gouvernement chilien en faveur de la libération de tous les prisonniers politiques Mapuche et d'une solution politique concertée avec tous les secteurs du mouvement Mapuche.
Si vous aussi, vous voulez que cesse la politique répressive menée par le gouvernement chilien envers les communautés et organisations Mapuche, nous vous demandons de remplir et envoyer la lettre à Monsieur De Villepin ainsi qu'à Monsieur Schilling, ambassadeur du Chili à Paris. Vous pouvez bien évidemment ajouter certains éléments à cette lettre, ainsi que la diffuser.

Monsieur Dominique DE VILLEPIN
Ministre des Affaires Etrangères
Ministère des Affaires Etrangères
37 quai d'Orsay
75007 PARIS

 

Monsieur le Ministre,

Je, soussigné ………………..……….., citoyen ………..…….., me permets de vous écrire afin d'exprimer ma préoccupation et ma consternation face à la répression menée par le gouvernement chilien contre les communautés et organisations Mapuche. Celle-ci s'est caractérisée ce dernier mois par des événements tragiques telle que la mort d'un jeune Mapuche, Alex Lemun (17 ans), tombé sous les balles des carabiniers chiliens lors d'une "récupération" de terres revendiquées par sa communauté.

La réponse des autorités politiques et judiciaires chiliennes a été de légitimer cet assassinat en arguant le respect de "l'Etat de droit" et en renvoyant l'affaire devant les tribunaux militaires dont on connaît, malheureusement, la partialité pour juger l'un des siens. Gouvernement chilien, police, service d'informations militaires et puissants secteurs économiques se sont ensuite affairés à mener une campagne médiatique de dénigrement envers les communautés Mapuche en conflit qui bénéficient de plus en plus du soutien de la société chilienne, et à procéder à une vague d'arrestations de 17 personnes, les accusant "d'association illicite et terroriste" sur la base de vagues preuves qui selon leurs avocats peuvent être trouvées dans des milliers de foyers chiliens.

Malgré la politique indigène mise en place par les gouvernements qui se sont succédés depuis le "retour à la démocratie" en 1990, force est de constater qu'aujourd'hui celle-ci trouve ses limites face aux intérêts économiques de grandes entreprises internationales du bois et d'énergie électrique. Le gouvernement actuel de Monsieur Ricardo Lagos n'hésite pas à violer ses propres lois, la loi indigène, pour construire un barrage hydroélectrique et des autoroutes en plein territoire indigène, tandis qu'il utilise les lois antiterroristes et de Sécurité Intérieure héritées de la dictature pour protéger les intérêts économiques de ces entreprises énergétiques et réprimer les communautés et organisations Mapuche réclamant des terres ainsi que des droits politiques et économiques sur celles-ci.

A plusieurs reprises, des organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme (parmi elles France Liberté, Amnesty International ou la Fédération Internationale des Droits de l'Homme) ont dénoncé les violations de différents droits basiques dont sont victimes les membres des communautés et organisations Mapuche, et dont les conséquences sont notamment les détentions et mises en examen répétées d'environs 400 personnes durant les 5 dernières années. Aujourd'hui, le nombre de Prisonniers Politiques Mapuche s'élève à 28 personnes, parmi elles on compte plusieurs dirigeants de communautés accusés "d'association illicite et terroriste" et d'être les "auteurs intellectuels" d'attentats sur des infrastructures privées, du fait qu'ils s'organisent de façon traditionnelle et revendiquent publiquement des terres qui pour certaines leur appartenaient il y a, à peine, 30 ans.

Le gouvernement français, "pays des Droits de l'Homme", ne peut rester aveugle face à ces exactions dont les conséquences sont une exacerbation des tensions dans le sud du Chili pouvant aboutir à de nouvelles arrestations arbitraires et surtout de nouvelles morts. Aussi, je vous demande, Monsieur le Ministre, de vous prononcer publiquement sur cette situation et d'intercéder auprès du gouvernement chilien, pour qu'il donne une solution politique - et non répressive - aux demandes de toutes les organisations et communautés Mapuche. L'arrêt de la persécution judiciaire des dirigeants et membres de communautés, la libération des Prisonniers Politiques Mapuche mis en examen par des lois anti terroristes, l'écoute et surtout la prise en compte de tous les acteurs du mouvement Mapuche constituent les conditions minimales à cette solution politique.

En espérant que vous pourrez œuvrer en faveur d'une telle solution, favorable autant au peuple chilien qu'au peuple Mapuche, je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.

 

Signature ……….……..

Copie : Monsieur Marcelo Schilling
Ambassadeur du Chili en France
2 Avenue de la Motte Piquet
75007 PARIS

Lettre en format RTF ici

Collectifs participant à la campagne : CSIA Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques - NEWEN Groupe de Soutien au peuple Mapuche - Association Mouvement des Gens de la Terre - Réseau d'Information et de Soutien au Peuple Mapuche - Association Tierra y Libertad para Arauko.

 

LETTRE OUVERTE AU DEPUTE ALBERTO ESPINOZA

 Ainsi nous serions tous terroristes.....

Une nouvelle fois le gouvernement chilien, la police secrète par l’intermédiaire de son journal préféré " El Mercurio" jette l'opprobre sur les réseaux de soutien au peuple Mapuche, les associations de droits de l’homme, et sur tous ceux qui continuent de lutter pour un monde plus juste et plus libre. Nous sommes donc tous des terroristes, voire des trafiquants d’armes et quoi d’autres ?

Dans sa paranoïa habituelle la société chilienne s’est trouvée un nouvel ennemi, les réseaux internationaux et nationaux de droits de l’homme et de soutien au peuple Mapuche.

Alberto Espinoza sénateur de Rénovation Nationale (droite de la droite chilienne) a donc passé un mois à faire des recherches sur les différents sites pour établir la "possible influence qu’exerce ce travail dans le réseau sur le niveau de violence manifesté dans l’actuel conflit Mapuche". Et il a découvert que "nous serions coupables de délits clairement sanctionnés par la loi anti terroriste articles 2,5... Etc."

Et qu’en plus de ça il y aurait "un réseau organisé sous le prétexte de revendiquer, sans aucune légitimité pour nous, le droit des communautés Mapuches".

Légitimité du Sénateur Espinoza ?

Monsieur Alberto Espinoza, de quel droit pouvez vous légitimer ou non notre engagement dans des luttes solidaires avec des peuples opprimés ?

Quelle est donc votre légitimé pour parler au nom du peuple Mapuche ?

Au nom du peuple Chilien que vous continuez d’opprimer en vertu du sacro saint développement du néo libéralisme ?

Est ce de Las Condes (quartiers les plus riches de Santiago du Chili) que vous vient cet appui populaire et de masse ?

Ou des multi nationales qui ont défiguré le Chili, détruit les territoires sacrés, mis en péril l’équilibre écologique de tout le cône sud ?

Si être terroristes correspond pour vous à :

Dénoncer les violations permanentes aus droits de l’homme qu’exercent le gouvernement chilien contre les communautés Mapuches, qui vont des menaces à l'assassinat

Demander justice pour un pays qui n’en finit plus de souffrir, et dont l’institution judiciaire, ne sert aujourd’hui comme hier, qu’à incarcérer, inculper, pourchasser un peuple désarmé, et justifier une impunité totale pour ce qui concerne les tortionnaires.

Avoir une mémoire suffisamment intacte pour nous souvenir des exactions dont sont capables les paramilitaires, les militaires et la police dans votre pays contre des populations désarmées.

Exiger que cesse le double discours de l’état chilien qui prône la démocratie mais favorise l’impunité des assassins ALEX LEMUN, ne recherche pas les commandos para militaires qui agissent dans le sud depuis des mois terrorisant les communautés.

Nous sentir solidaire d’un peuple digne qui ne fait rien d’autre que revendiquer ses droits légitimes.

Alors OUI MONSIEUR ESPINOZA nous sommes tous TERRORISTES.

Et si vous souhaitez poursuivre vos intéressantes recherches sur le terrorisme, nous vous recommandons de développer vos investigations en direction des commandos paramilitaires chiliens du sud du pays, d’inculper les assassins d’ALEX LEMUN, de faire rechercher les patrons de multi nationales pour usurpation de terres, pour pouvoir ensuite nous donner une définition plus intéressante de ce qu’est le terrorisme d’état dans votre pays, et si le coeur vous en dit vous pouvez même faire voter une loi pour que ces exactions cessent immédiatement, pour faire libérer les prisonniers politiques Mapuches pour détention arbitraire et absence de preuves.

Si vous faites tout ça, peut être alors disparaîtrons avec beaucoup de joie du ciber espace de solidarité internationale qui vous dérange tellement.

Dernières questions :

Est ce parce que ce que nous dénonçons ne sont que des faits rigoureusement exacts que vous souhaitez nous aussi nous inculper, incarcérer, faire disparaître ?

Est ce parce que nos campagnes ternissent l’image idyllique du Chili au niveau international que vous voulez nos faire taire ?

 

ELSA PEPIN Chercheur en Sciences de l'Education

Présidente des Associations de Soutien au peuple Mapuche Huilliwerken et La Licorne.

 

Temuko - 22 décembre 2002.

Révélations sur les procédures utilisées par la police et les procureurs en territoire Mapuche.

C'est le procureur lui-même, Francisco Rojas, qui a reconnu avoir mis sur écoute plusieurs personnes chargées de la défense des prisonniers politiques Mapuches. Il semblerait que des journalistes soient également sur écoute. Le recours à de telles mesures interdites par la législation internationale ont été légitimées par l'application de la loi antiterroriste sous laquelle tombent les actions de revendications territoriales Mapuche.
Il apparaît de plus en plus clairement que les procureurs n'ont aucune preuves contre les personnes qu'elles emprisonnent, et qu'ils cherchent à travers ces pratiques antidémocratiques à faire pression sur leurs avocats.

 

Déclaration de JOSE HUENCHUNAO et Victor ANCALAF

15 Décembre 2002

Des prisons chiliennes entretiens réalisés par ANA MUGA


José Huenchunao leader de la coordinadora Arauco Malleco

Une lutte politique que le gouvernement tente de criminaliser

Avec votre détention, le gouvernement dit que la coordinadora est décapitée. Qu’en pensez-vous ?

"Non. Ce qu’il faut comprendre c’est que nous sommes l’avant garde du mouvement et que donc, nous devons assumer la répression, mais nous sommes un mouvement enraciné dans les communautés. Ce n’est pas un problème de personnes. Tout ce qui se passe est une persécution ouverte et politique contre les Mapuches, dirigée par le gouvernement. Le coût nous allons l’assumer parce que ça fait partie de notre lutte, si nous ne faisions pas nous serions condamner à disparaître comme peuple".

Oui mais c’est un coup dur ?

"Oui, c’est un coup dur, mais un parmi tant d’autres que nous avons subi. Avec les récupérations de terres sont apparues les premières détentions, comme pour les confrontations concernant le contrôle territorial.

Aussi les détentions sont plus sélectives. Durant cette trajectoire il y a eu des centaines d’inculpés, de blessés et même un mort, mais le mouvement n’a pas ralenti. C’est un saut politique, idéologique et qualitatif et ainsi notre mouvement ne se brisera pas, et c’est bien la peur des riches qui ont des intérêts dans cette zone, et celle du gouvernement qui est lui aussi engagé dans ces mêmes intérêts."

Quel message voulez vous transmettre aux personnes qui voient ce conflit au travers des médias de communication officiels et de droite ?

"Il ne faut pas se tromper. Notre lutte est politique et le gouvernement tente de la criminaliser. Nous demandons vérité et justice pour notre peuple, ce pour quoi les femmes et les hommes ont toujours lutté dans le monde. Que nous soit restituer ce qui nous appartient. Aux Mapuches je dis qu’il faut continuer d’avancer parce que notre lutte est légitime".

Et que dites vous aux Mapuches qui vous sont solidaires mais que vivent dans les villes ?

"Je les appelle à retourner vers les communautés. Tout ce qui Mapuche ne se reconstruira pas dans les villes. C’est ici que va se réaliser la pratique politique et territoriale et venant des villes nous avons besoin d’un appui de notre ligne politique".


VICTOR ANCALAF

"Ils nous volent nos terres"

La détention de Victor Ancalaf correspond aux événements de l’Alto BIO BIO contre l’entreprise RALCO (NDT. Lutte contre le méga projet de barrage hydroélectrique qui inondera les territoires sacrés des Pehuenches). Et les preuves réunies contre lui sont sans fondement.

"Le gouvernement développe un génocide, toute sa politique en est le reflet. Ce gouvernement n’a rien à envier aux premiers colons qui ont massacré notre peuple. Il continue d’usurper des terres des Mapuches dans l’alto Bio Bio comme dans l’île de Huaipi à Puerto Saavedra, lieux qui est en plus considéré comme un territoire protégé des indigènes".

Vous avez reçu beaucoup de menaces ?

"Oui, des groupes para militaires qui agissent dans la zone, comme le groupe HERNAN TRIZANO, composé de Freddy MOLINA, Italo SUBIABRE et GERARDO JEQUER, et aussi des gardes de l’entreprise forestière MININCO, qui m’ont entraîné dans un chemin et m’ont menacé avec des couteaux".

Quelle est votre relation avec GULLIERMO HORNUNG, parce que le gouvernement a parlé d’un financement externe ?

En premier lieu il faut préciser que le mouvement Mapuche n’est pas infiltré. Notre relation avec lui (GUILLERMO HORNUNG ) est de caractère commercial :

Nous lui vendons notre production de blé, comme à EL Globo nos vendons l’avoine.

C’est une personne qui est consciente de l’injustice que vit notre peuple. En plus tout l’apport dont nous avons bénéficié est publique :

Il nous a facilité l’obtention d’un local où sont nos bureaux et le gouvernement le savait, Jaime Andrade le savait.

Que pensez vous du fait qu’on vous applique la loi anti terroriste ?

Ici le principal terroriste est l’état Chilien, qui pour s’approprier notre territoire a assassiné des hommes, des femmes et des enfants, et confisqué notre terre.

L’état chilien qui avec ses contradictions nous réprime sauvagement et protège Pinochet, un criminel de guerre responsable direct des violations des droits de l’homme et qui bénéficie de la plus grande impunité et d’un salaire d’état.

Sources : El Siglo
Trad. La Licorne


COMMUNIQUÉ PUBLIC DES PRISONNIERS POLITIQUES MAPUCHE DE TEMUKO

Prison de Temuco, décembre 2002

Depuis la prison de Temuco, nous les prisonniers politiques Mapuche communiquons à l'opinion publique nationale et internationale le suivant :

Nous dénonçons qu'aujourd'hui il existe un processus de militarisation contre les communautés qui se sont levées pour récupérer leurs droits politiques et territoriaux et aussi dans le but d'arrêter l'invasion capitaliste menée par des grandes firmes transnationales du bois.

Nous dénonçons aussi que notre détention et celle de nos frères et sœurs, obéit à une stratégie politique du gouvernement, avec l'objectif clair de continuer à protéger les grands intérêts économiques, correspondant à ceux des entreprises forestières qui serraient aujourd'hui menacés par la lutte menée par nos communautés.

Par rapport aux processus judiciaires nous dénonçons : Que le ministère public et les entreprises forestières, ont concerté ensemble un plan stratégique, avec des motivations clairement politiques afin de désarticuler le mouvement Mapuche, sans avoir des preuves pour nous inculper de supposés actes de violence, toutefois les procureurs insistent afin de figurer et de gagner un statut professionnel en menant un jugement politique; en agissant dans ce sens, d'une manière irresponsable, raciste, xénophobe, contre des personnes qui combattent leurs droits légitimes; par conséquent ils violent chacune des garanties nécessaires à un juste procès et les traités internationaux en ce qui concerne les droits de l'Homme.

Nous faisons un fervent appelé à notre peuple et aux communautés pour ne pas se laisser manipuler par la campagne médiatique menée dans l'intention de discréditer ceux qui poursuivent un processus de récupération territoriale ; qu'ils ne se fassent pas tromper par ceux qui un jour nous associent à l'extrême droite et le jour suivant à l'extrême gauche, en nous croyant incapables de mener nos propres processus.

Finalement nous appelons les communautés à continuer à lutter mètre par mètres pour les terres usurpées par les grands propriétaires fonciers et ne pas laisser, ni abandonner leur juste et légitime processus qu'ils mènent. La seule lutte qui est perdue est celle qui est abandonnée!

- Ni la prison, ni les balles vont arrêter notre lutte.

- En avançant vers un processus de libération nationale.

- En mémoire de notre frère Alex Lemun, assassiné par les forces policières répressives.

- Liberté aux prisonniers politiques Mapuche

¡WEUWAIN - MARRICHIWEU!

Prisonniers Politiques de Temuko : José Cariqueo, Jorge Huaiquin, Marcelo Quintrileo, Mauricio Conteras, José Llanquileo, Oscar Higueras, Jaime Marileo, Jose Millacheo, José Huaiquin, José Mariqueo, Andrés Necul, Angélica Ñancupil, Bernardita Chacano


Photo - www.mapuche.nl
Paris le 22 décembre 2002,
JOURNEE DE SOUTIEN AU PEUPLE MAPUCHE


Public présent durant les discussions à propos de la
situation des prisonniers politiques Mapuche
.

Merci à Skud and the panic people
Place à la musique avec Skud and the panic people.

Merci a Carlos de Nicaragua pour sa salsa endiablée
Fermeture de la soirée avec Carlos de Nicaragua, sa salsa, son reggae et un grand hommage au peuple Mapuche.

 

Communiqué de Presse

12 décembre 2002,

Les preuves exhibées par le Ministère Public peuvent être trouvées dans des milliers de maisons chiliennes et centaines de maisons de familles Mapuche.

Les preuves exhibées, hier mercredi (dans les locaux des carabiniers) par le Ministère Public, concernant les Mapuche arrêtés et accusés d'infraction à la loi antiterroriste montrent seulement la pauvreté des preuves et traduisent la montage médiatique qui a accompagné l'enquête du Ministère public.

Beaucoup des éléments montrés peuvent être trouvés dans des centaines de maisons de la région et l'exposition rappelle les montages effectués durant la dictature militaire, pour inculper indûment des personnes dont la seule culpabilité est d'avoir des objets et de la littérature montrant des options politiques et culturelles différentes.

Les photos du Che Guevara, du chanteur Victor Jara et d'autres, et la littérature d'auteurs renommés au niveau international comme "Luis Sepúlveda", et des œuvres telles que "Le vieux qui lisait des romans d'amour", sont ici présentés comme éléments qui incitent à effectuer des actions terroristes.

Si c'était la réalité, cela impliquerait que des milliers de chiliens pourraient être soumis à la justice pour avoir ces documents et il faudrait fouiller toutes les librairies du Chili pour saisir ces documents.

Montrer des lances pierres ou des frondes , ainsi qu'un drapeau du Pays Basque ne démontrent pas la gravité des faits dénoncés par les procureurs qui sont manipulé pour faire croire que les gens qui possèdent ces éléments sont un danger pour la société.

On montre en outre des éléments tels qu'un collier Mapuche, des trutrucas (N.D.T. instrument traditionnel Mapuche), des dessins de Lautaro (N.D.T. Héros Mapuche) et du matériel éducatif interculturel, comme des preuves qui inculperaient des Mapuche dans des actions de terrorisme. Cela démontre seulement que nous sommes effectivement devant la détention de personnes vivant dans des communautés Mapuche, ce qui aux yeux du Ministère Public les rend suspects.

Les éléments montrés jusqu'à aujourd'hui sont des plaisanteries, insuffisantes pour soutenir la gravité des faits dénoncés.

Vendredi 13, la défense demandera la liberté provisionnelle pour les personnes arrêtées. .

Cette défense sera effectuée à 9 heure à la Cour d'Appel. Les avocats Gutiérrez et Madariaga allégueront en faveur d'Angelica Ñancupil et Mireya Figueroa.

Hugo Gutierrez
Jaime Madariaga
Avocats

 

TERRORISME ANTI MAPUCHE ?

Collipulli - 10 décembre 2002 - Attentat contre la famille Ancalaf

Jusqu’à la justice militaire sont remontées les informations d’un attentat incendiaire enregistré dans la zone de Collipulli et qui a affecté une camionnette, propriété de la famille du dirigeant Mapuches Victor Ancalaf , qui est actuellement incarcéré à la prison El Manzano de Conception et soumis à un procès pour infraction à la loi de sécurité intérieure de l’état pour des faits qui se sont produits dans le cadre de l’opposition au projet hydroélectrique de Ralco.

L’attentat incendiaire se serait produit selon les premières informations aux environs de 19 heures lundi, mais a été dénoncé ce matin, seulement, par des membres des communautés en conflit. Les faits se sont produits quand la camionnette de couleur blanche, propriété de la communauté Choin Lafquenche, était sans occupant et stationnée sur le chemin public qui rejoint les communautés Aylla Varela et Choin Lafquenche, et a été attaquée par des inconnus en cagoules qui après y avoir mis le feu ont rapidement quitté les lieux.
Les premières recherches connues indiquent qu’il s’agirait d’un attentat incendiaire avec de claires motivations politiques, raison pour laquelle l’ordre a été donné d’entamer des recherches, précisant qu’il y aurait des inconnus Mapuches et non Mapuches engagés dans les faits. Selon des sources liées à la famille du dirigeant Mapuche reconnu, on n’écarte pas l’action de paramilitaires au service d’agriculteurs et d’entreprises forestières, qui opèrent depuis 1999 dans la zone de Malleco, derrière cet attentat.


Cet attentat s’ajoute à la violente agression dont a été victime hier à midi le dirigeant Mapuche de la zone Bernardo Llanca Quipallan, porte parole de la communauté Juan Aylla Varela, qui - selon des témoignages de ses familiers à radio Bio Bio - aurait été attaqué par un groupe de 5 personnes cagoulées aux alentours immédiat du fundo Ginebra. Compte tenu de la gravité de ses lésions le dirigeant Mapuche a du être transporté à l'Hôpital de Angol où il demeure avec un diagnostique réservé.

Il faut signaler que depuis 1999, une série de plaintes pour attentats, menaces de mort, et harcèlements a été déposée devant les tribunaux de justice par la famille Ancalaf contre les membres du Comité de Défense des Terres de Collipulli, groupe paramilitaire qui opère jusqu’à aujourd’hui dans un climat de totale impunité, selon les dénonciation des propres membres des communautés Mapuches affectées par ces groupes. Aucune de ces plaintes n’ont été instruites par les tribunaux de justice, ni par les forces de police.

Texte envoyé par : Kolectivo Mapuche Lientur
Publié et rédigé par : El Gong.

Traduction : La Licorne

 

La persécution judiciaire à l'encontre de la Coordination de communautés en conflits Arauko-Malleko continue....
Arrestations et mises en examen de 16 personnes.


Les rafles coordonnées dans les villes de Temuko, Nueva Imperial et Angol ont eu lieu mercredi 4 décembre : 16 personnes ont été arrêtées dont le porte-parole de la Coordination de Communautés en Conflit Arauko-Malleko (CAM), José Llanquileo. Ce coup de filet vise à démanteler l'organisation considérée la plus extrémiste du mouvement Mapuche en la qualifiant d'association illicite et terroriste. Ces derniers temps une campagne avait été mise en œuvre contre la CAM, en faisant courir le bruit qu'elle était financée par un ex membre d'une milice fasciste, Patria y Libertad… C'est en reprenant ce motif tendancieux que les autorités judiciaires chiliennes ont ordonné l'arrestation et la mise en examen de 16 personnes - auxquelles on doit ajouter 9 qui étaient déjà incarcérées - pour association illicite et terroriste.

Comme il l'a été évoqué précédemment de telles accusations infondées sont le fruit du travail des autorités politiques, judiciaires et policières pour discréditer l'une des composantes du mouvement Mapuche autonome, la CAM, dont les discours et actions avaient pris plus de légitimité depuis l'assassinat du jeune Alex Lemun par la police chilienne au mois de novembre. De même, ces arrestations accompagnées d'une campagne médiatique basée sur la recherche de sensationnalisme ont sans nul doute permis d'évacuer d'autres actualités, moins honorables pour les membres du gouvernement chilien, telles que les accusations de corruptions dont font l'objet diverses personnalités politiques aujourd'hui au pouvoir.

D'autre part, on a appris aujourd'hui l'arrestation de Bernadita Chacaro Calfunao, personne proche de l'avocat Pablo Ortega. Une telle arrestation injustifiée semble être destinée à intimider Pablo Ortega qui défend depuis plusieurs années maintenant les prisonniers politiques Mapuche. Durant la dernière semaine, celui-ci s'était insurgé contre les arrestations arbitraires dont avaient fait l'objet plusieurs de ses clients. Selon lui, il n'existe aucune preuve à l'encontre des différentes personnes Mapuche arrêtées durant la dernière semaine.

Durant les prochains jours, notre Réseau d'Information et de Soutien aux Prisonniers Politiques Mapuche vous proposeront des traductions d'articles concernant l'opération de démantèlement de la Coordination Arauko Malleko. Nous considérons la situation assez grave. Nos différents interlocuteurs nous ont assuré qu'il n'existait aucun preuve à l'encontre des dirigeants de la Coordination Arauko Malleko, cependant les autorités judiciaires semblent faire fi de ces constatations et vouloir poursuivre les actions judiciaires à leur encontre.

Voir également :
Communiqué de la Coordination Arauko Malleko
Communiqué de soutien a la lutte Mapuche

 

LA REPRESSION S'INTENSIFIE AU CHILI
DETENTIONS DE JOSE HUENCHUNAO et JAIME CONA TRANAMIL

Communiqué de la Coordinadora Arauco Malleco

José Huenchunao, porte parole de la Coordinadora ARauko Malleko. (Foto : www.mapuche.nl)Les communautés en conflit de Lleu Lleu et de Tirua, et la Coordinadora Arauco Malleco dénoncent :
Hier samedi 30 novembre vers 2 heures, suite à un déploiement policier des carabiniers, a été détenu le porte parole de l'organisation Coordinadora Arauco Malleco, JOSE HUENCHUNAO, de la même manière, vendredi 29 novembre, a été arrêté JAIME CONA TRANAMIL de la communauté Mapuche PASCUAL CONA. Ces détentions répondent à un ordre qui émane du Ministre en Visite (juge spécial) Eliseo Araya qui a la charge d'enquêter dans le cadre de la loi intérieure de sécurité de l'Etat, suite aux faits survenus dans le secteur du Lleu Lleu au début de l'année dernière. HUENCHUNAO et CONA ont été transférés à la prison El Manzano de Conception.

Ces nouvelles arrestations, de deux membres de communautés Mapuches, démontrent les injustices de cet état oppresseur, si nous y opposons l'événement qui s'est produit il y trois semaines quand des carabiniers ont attenté à la vie d'ALEX LEMUN, Mapuche de 17 ans de la commune d'Ercilla, et parce qu'aujourd'hui encore, aucun de ces fonctionnaires n'est détenu, ni inculpé pour avoir assassiné brutalement celui qui défendait dignement son droit à récupérer son territoire et son autonomie.

Ni l'emprisonnement, ni l'assassinat de dignes combattants pour la cause de notre peuple n'éviteront que nos communautés continuent de résister à un système économique capitaliste qui pour poursuivre ses investissements forestiers, touristiques ou énergétiques a besoin d'exterminer notre peuple. Aujourd'hui les prisonniers politiques Mapuches que l'Etat chilien maintien en détention sont au nombre de 12 pour la tranquillité des entreprises nationales et transnationales, démontrant ainsi l'absolue subordination avec laquelle il agit pour protéger leurs intérêts.
La répression ne fait rien d'autre que renforcer notre capacité de résistance et d'organisation. Pour eux, nous appelons une fois de plus les communautés Mapuches en conflit à résister avec plus de force, à défendre et renforcer notre contrôle territorial, à continuer d'avancer sur le chemin de l'autonomie et pour notre processus de libération Nationale Mapuche

¡¡ W E U W A I Ñ !!
LIBERTE IMMEDIATE POUR TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES MAPUCHES

Communautés Mapuches en conflit de Lleu Lleu et de Tirua ARAUCO

Coordinadora ARAUCO MALLECO

Depuis le territoire Mapuche 30 Novembre 2002

 

Traduction : La Licorne

 

 

Alex Lemun jeune Mapuche est mort sous les balles de la police chilienne

 



Alex Edmundo Lemun Saavedra.

Jeune Mapuche (17 ans) de la communauté de Montutui (Ercilla) blessé mortellement d'une balle dans la tête le jeudi 9 novembre lors d'un affrontement avec les carabiniers reprimant une occupation de terre.

Toute la terre est une seule âme
Toute la terre est une seule âme
nous sommes une part d'elle
Nos âmes ne peuvent pas mourir
Elles changent si elles peuvent
Mais ne s'éteignent pas
Nous sommes une seule âme
Comme il y a un seul monde


Chanson du cacique Abel Kurüuinka...
San Martín de los Andes Nehuquen


Les membres du Réseau d'Information et de Soutien au Peuple Mapuche et du Mouvement des Gens de la Terre, expriment leurs condoléances à la famille et aux proches du jeune Alex Lemun. Nous solidarisons avec leur douleur et invitons les organisations sensibilisées par le respect et la promotion des Droits de l'Homme à se prononcer et solidarisé avec les familles et les communautés subissant la répression de l'Etat Chilien et des grands groupes économiques.


Tandis que les résultats de l'expertise balistique concernant la balle qui a tué Alex Lemun (17 ans - communauté ) durant une récupération de terre tardent à être divulgués publiquement - magistrats, officiers des carabiniers et autorités politiques reconnaissent en effet que le projectile mortel est "compatible" avec les armes utilisées par les carabiniers, tout en refusant d'admettre la responsabilité de ceux-ci - diverses manifestations ont eu lieu au Chili et à travers le monde pour condamner l'assassinat du jeune Mapuche. Le mardi 19 novembre, le Ministère Public chargé de l'instruction du dossier s'est déclaré incompétent pour continuer l'enquête, cela laissant présager des pressions politiques et policières. Les autorités régionales et nationales, quant à elle, continuent à faire la sourde oreille en niant la gravité et l'ampleur du conflit et en poursuivant une action répressive extrêmement violente envers les communautés, les organisations et les foyers étudiants Mapuche.

Marche Mapuche du 18 novembre.
Photos : El GongLe centre de ces activités a sûrement été Temuko, qui le lundi 18 novembre fut le théâtre d'une forte répression à l'encontre d'une manifestation Mapuche rassemblant une grande partie du mouvement autonome Mapuche. Selon les témoignages directs qui nous sont parvenus, la ville de Temuko avait été assiégée pour l'occasion par un ahurissant dispositif policier afin d'empêcher tout "débordement" durant la manifestation. Or il faut souligner, que c'est après que l'on ait refusé de recevoir, à la préfecture les dirigeants Mapuche, porte-paroles des manifestants, que les premiers incidents ont eu lieu.

Photos : El GongDes unités d'interventions étaient placées aux quatre coins de la ville, prêtes à réprimer la manifestation. Certaines d'entre elles étaient placées, à l'entrée des Foyers d'étudiants Indigènes afin d'effectuer des arrestations. Dans certains cas, les forces d'interventions n'ont pas hésité à aller lancer des pierres contre les bâtiments étudiants, afin de provoquer leurs occupants. La réaction des étudiants Mapuche ne s'est pas faite attendre, ce qui a permis à la police d'intervenir, d'entrer dans les foyers, de procéder à des arrestations et dans certain cas en détruire le mobilier.

Samedi 16 novembre, la communauté José Guiñon (Ercilla) a été attaquée par la police. Durant la semaine qui a suivi, plusieurs communautés de cette même zone ont effectué des récupérations de terre.

Suite à ces diverses actions qui ont eu comme conséquences plusieurs arrestations (25 personnes durant la marche du 18 novembre) et des blessés, ainsi que des dégâts matériels concernant des propriétés privées (2 pelleteuses ont été incendiées à Boyeko (Temuko) et à Ercilla, ainsi que des maisons forestières près du lac Lleu-Lleu (Tirúa)), incendies qui n'ont pas été revendiqués, les préfets de la VIII° et de la IX° région ont demandé l'application de la loi anti-terroriste.

A Bruxelles, une manifestation organisée par le Comité Européen contre l'Impunité a eu lieu le vendredi 15 novembre devant l'ambassade du Chili, afin de manifester contre la répression du gouvernement chilien qui a aboutit à la mort de Alex Lemun.

A Paris, le 13 novembre, à l'occasion de la première journée du film autochtone organisée à l'université de Jussieu, un hommage a été rendu à Alex Lemun, décédé la veille. Parmi la programmation de cette journée du film autochtone, figurait le documentaire de la réalisatrice Mapuche Jeannette Paillan.


Plus de 600 personnes rendent un ultime hommage à Alex Lemun durant son enterrement.
Jeudi 14 novembre, c'est déroulé les funérailles du jeune ALex Lemun (17 ans) décédé d'une balle dans la tête à la suite d'un affrontement avec les carabiniers venus déloger sa communauté d'une terre appartenant à l'entreprise forestière Mininco.
La cérémonie a eu lieu dans la communauté, ou plus de 600 personnes étaient venues rendre un hommage à Alex Lemun, devenu pour de nombreuses personnes, un "martyre" de la cause Mapuche.
Aucune autorité chilienne était présente durant la cérémonie. S'il est vrai que diverses personnes du gouvernement ont lamenté la mort du jeune Mapuche, aucune d'elles n'ose encore parler de bavure... Tandis que Aroldo Cayun, directeur de la CONADI, censé représenter les intérêts des Mapuche a qualifié publiquement la mort du jeune comme regrétable tout en rappelant qu'elles'était produite alors que les forces de l'ordre étaient venues mettre fin à une situation délituelle.
L'avocat de la famille Lemun s'est plaint
Un grand nombre d'organisations Mapuche ont appelé à manifester lundi 18 novembre dans les rues de Temuko pour que justice soit faite à Alex Lemun.

Diverses organisations Mapuche et non Mapuche de partout dans le monde ont exprimé leurs condoléances à la famille et aux proches de Alex Lemun. Des organisations tels que l'Organisation Mondiale contre la Torture ou la Federation Internationale des Droits de l'Homme ont exprimé leur inquiétudes face à la repression menée contre les communautés Mapuche et dont l'un des résultat a été la mort du jeune Alex Lemun.

A Santiago, mardi, une marche rassemblant environ 1000 personnes s'est soldée par 10 arrestations et des vitrines brisées. Alors que les manifestants étaient devant le palais présidentiel de la Moneda, un drapeau chilien a été brulé en signe de protestation contre la mauvaise gestion du thème indigène par le gouvernement, et la mort du jeune Lemun.

Tandis que dans le sud du pays, incendies d'infrastructures et barricades, supposés liées à l'assassinat de Alex Lemun, se sont multipliées ces derniers jours, sans enregistré de blessé.

 

 


Confirmation :
la police chilienne a bien assassiné le jeune Mapuche, ALEX Edmundo LEMUN de 17 ans



LES CARABINIERS CHILIENS ASSASSINS ET MENTEURS
(résumé de communiqués de presse)
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Source télévision chilienne TVN

Le jeune est mort sous les balles des carabiniers;
L'autopsie pratiquée par le service médico légal révèle qu’une balle en acier a ôté la vie à ALEX E. LEMUN
La mort d’Edmundo LEMUN membre d’une communauté Mapuche de 17 ans a été provoquée par un tir de balle des carabiniers durant l'occupation de terres d’un groupe de la communauté Requem Lemun.
Selon ce qu’a révélé l’autopsie pratiquée sur le jeune membre de communauté par le personnel du service médico légal, du crâne ALEX a été extraite une balle d’acier tirée par les carabiniers durant la manifestation.

Le projectile a été remis au Laboratoire de la brigade criminelle de la police de recherche pour réaliser les analyses de rigueur et déterminer avec précision quelle arme est responsable du tir.
D’après les informations transmises par le journal El Mercurio (équivalent du "figaro" N.D.T.) les révélations issues de l’autopsie pratiquée sur LEMUN devraient se transformer en l’inculpation pour homicide avec violence inutile ayant entraîné la mort du personnel policier impliqué dans les faits.
Edmundo LEMUN a été blessé durant la dissolution de l’occupation du fundo Santa Alicia, province de Angol, jeudi dernier, 7 novembre.
Après cinq jours d’agonie le jeune membre de communauté est mort hier puisqu’il a été impossible d’extraire le projectile qui s’est logé dans son crâne et qui a été tirée par une arme de la police.
La porte paroles du Ministère Public, LORETO CORTEZ a confirmé que l’autopsie du jeune Mapuche à été réalisée sur son cadavre, pourtant il a éludé tous commentaires concernant le projectile qui a causé la mort.

Selon la fonctionnaire se seront uniquement les analyses du laboratoire de criminologie et de recherche qui pourront déterminer la provenance du projectile et si celui-ci a été tiré par une arme policière.
En tous les cas, la fonctionnaire a affirmé qu’un juge spécial chargé du cas mettra en oeuvre le maximum pour éclairer la provenance du projectile et se chargera du thème.


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ULTIMA HORA 10:45 hrs. | 13 de Noviembre del año 2002 (Latercera.cl)

DERNIERES HEURES 10 Heures 45 13 Novembre 2001 (LA TERCERA)

Tir des carabiniers


L’analyse balistique réalisée par le laboratoire de criminologie de la police de recherche, a permis de déterminer que la mort du jeune membre de communauté a été causée par une balle métallique tirée d’une arme anti manifestation par des carabiniers, a informé aujourd’hui la presse. Cette information démontre que le projectile a été tiré par des carabiniers fonctionnaires durant les affrontements avec les Mapuches dans le fundo Santa Alicia, province de Angol.

Les éléments rapportés par cette recherche policière pourraient être déterminants pour décider des sanctions prises contre quatre fonctionnaires qui apparaissent comme présumés responsables de "violence inutiles" dans ce cas.
La balle a été extraite du corps de LEMUN durant l’autopsie qu’a réalisé le service médico légal, et les antécédents recueillis ont été mis à disposition du juge désigné par le ministère public, LUIS CHAMORRO, titulaire de Collipulli.

Trad. La Licorne


Mardi 12 novembre 2002.


Autour du Service Médico-Légal un groupe de jeunes étudiants universitaires mapuches, ont accompagné les parents et proches d'Edmundo Alex Lemun Saavedra, 17 ans, celui qui a cessé d'exister ce matin à la Clinique Alemania de Temuko.

Le décès a été enregistré à 06.14. Le jeune a agonisé pendant cinq jours, en recevant un appui mécanique avec ventilation et traitement spécifique de traumatisme cérébral grave, en restant avec des mesures de support vital avancé.
Un juge spécial a été nommé pour connaître les responsables de ce meurtre. Tandis que les autorité régionales et nationales ont exprimés leur condoléances à la famille du jeune Mapuche. Diverses organisations Mapuche ont également manifesté leur volonté que justice soit faites, tout en dénonçant une fois de plus la politique répressive de l'Etat chilien pour résoudre leurs revendications.

Organisations et communautés Mapuche de Temuko préparent un adieu émotif, à celui qu'ils considèrent comme un martyr de la cause Mapuche. Le cercueil a été porté à bras d'hommes dans les rues de Temuko, pour ensuite être mis sur un véhicule qui l'emportera vers sa communauté d'origine, Montuitui Mapu où il sera enterré.


Lundi 11 Novembre 2002, 17 heures

Le jeune mapuche blessé par balles par la police chilienne agonise


L’état de santé d’EDUMUNDO LEMUN SAAVADRA, le jeune Mapuche blessé par balle la semaine dernière par les carabiniers est actuellement évalué comme en mort cérébrale à la clinique Allemande de la ville de Temuco, dans l’attente d’une issue fatale dans les minutes qui viennent.
.
Edmundo est un jeune mineur de 17 ans, et non 18 comme il a été dit, membre de la Coordinadora Arauco Malleco, de la Communauté Montutui Mapu du secteur Agua Buena, laquelle communauté revendiquait "le fundo" forestier de l’entreprise Mininco, Santa Alicia au moment de cette lâche attaque. Comme l’indique la famille et la communauté, LEMUN a été attaqué jeudi dernier 7 novembre par les carabiniers, une balle s’est logée dans la cavité du cerveau provoquant la destruction de la matière cérébrale. Dans un premier temps il a été transféré, deux heures environ après l’incident, à l'Hôpital d’ Angol, puis postérieurement conduit en ambulance à l'Hôpital régional vers 21 heures, enfin à l’aube du vendredi 8 il a rejoint la
clinique privée allemande de Temuco.

Selon la version des carabiniers, une patrouille en uniforme s'est rendu sur les lieux selon des instructions émanant du tribunal compétent pour vérifier et évaluer la présence de Mapuches à l’intérieur de la zone forestière. Les mêmes Mapuches leur auraient lancé des pierres et face à cette attaque les carabiniers auraient utilisé des armes anti mutins pour contrôler le groupe avant de se retirer du secteur, ils nient absolument avoir utilisé des armes de service, qui puissent être en relation avec les balles dont a été victime Edmundo LEMUN. Des sources non officielles on signale qu’aucune consigne émanant des tribunaux n’a été émise concernant une vigilance requise sur ce lieu.

Nous devons signaler qu’il a été impossible d’extraire la balle de la cavité cérébrale du jeune Mapuche mineur.
nuit et jusqu’à l’aube , des étudiants Mapuches ont initié un piquet de vigilance en face de la clinique allemande de Temuco, pour aider la famille. Ils ont installé des banderoles et des pancartes rejetant l’action policière et dénonçant la responsabilité du gouvernement.

Cette attaque des carabiniers contre un mineur, qui est diligentée afin de déterminer les responsabilités, se rajoute à celle du mois de Janvier 2001 durant laquelle Daniela NANCUPIL, mineure de 12 ans à été blessée durant une opération policière d’expulsion d’un espace forestier proche de Temuco. Elle a reçu 7 balles.

D’autres attentas à la vie tout aussi violents ont eu lieu, par exemple celui d’un membre de communauté Mapuche Abraham Santi Calbullanca en février 2002, du secteur Lleu Lleu, 8ème région, qui a perdu un oeil suite à un tir à bout portant des carabiniers, également durant une opération de répression. De la même manière et le même mois à Temucuicui , quatre membres de communautés ont été blessés par balles par des carabiniers utilisant des armes anti mutins à l'intérieur d’un espace forestier. A ceci s’ajoute le cas du Mapuche, membre de communauté, JOSE ZURITA Liempi qui durant un déploiement policier a été blessé au bras, par derrière par une arme anti mutins utilisée par des policiers en uniformes en avril 2002. Et pour terminer c’est la même année et à la même époque que la police de renseignements à tiré à bout portant sur quatre Mapuches, en pleine rue dans la commune de Tirua, à coté d’une école publique, faisant un blessé grave.
Tous ces actes d'extrême violence démontrent à l’évidence l'état de psychose des carabiniers et de la police durant la répression anti Mapuche, actes qui bénéficient tous d’une impunité absolue

Extrême tension : incidents sur le Fundo SANTA ALICIA

A cette heure, et selon des informations émanant de la radio, sur le Fundo Santa Alicia de la forestière Mininco, lieu où a été abattu Edmundo, se produisent de graves incidents avec la mobilisation d’un groupe de 50 personnes qui a envahit l’espace forestier et la maison du garde. Nous n’avons pas plus d’informations en ce moment. Il faut espérer que compte tenu de l’attitude policière ces nouveaux incidents ne produisent pas d’autres victimes Mapuches

Source MAPUEXPRESS INFORMATIVO MAPUCHE Traduction LA LICORNE EL UNICORNIO

newenpiwke@tiscali.fr

Santiago lundi 11 novembre 2002

DECLARATION PUBLIQUE

A la communauté nationale et internationale, en particulier aux frères Mapuches et aux groupe des organisations et personnes qui ont manifesté leur engagement de solidarité avec le processus politique que vit notre peuple.
Jeudi dernier un des frères de la communauté MONTUTUI MAPU du secteur d’Agua Buena de la commune d’Ercilla, neuvième région du Chili a été blessé très gravement par une balle tirée à bout portant qui s’est logée dans la boite crânienne.
Conséquence de cet acte, le frère ALEX LEMUN SAAVEDRA, de 17 ans a du être interné à l'Hôpital de Temuco puis transféré à la clinique Allemande de la même ville afin d'extraire le projectile pour tenter de sauver sa vie.
Aujourd’hui notre frère continue de se débattre entre la vie et la mort. Les communiqués médicaux sont des plus décourageants, puisque qu’il est très peu probable qu’il survive.

Nous dénonçons l’irrationalité et la violence criminelles avec lesquelles opèrent de façon permanente les forces policières contre les communautés, qui légitimement et dignement dirigent le processus de récupération de leurs terres ancestrales
Nous condamnons l’action des organes d’état qui s'efforcent de criminaliser le conflit Mapuche, niant son caractère politique, soutenant la défense, les intérêts et les investissements du capital national et étranger en territoire Mapuche.

Nous dénonçons l’action de ces organes et des personnes qui, aujourd’hui, prétendent laver leur image en niant la responsabilité qui leur incombent dans le déroulement de ces faits. Pire encore, ceux qui prétendent se rapprocher de la famille de ce frère au travers de prétendus amis de notre peuple, cherchant à effacer grâce à de l’argent et à des discours, toute l’horreur de leur action, culpabilisant les communautés et les organisations qui sont accusées d’inciter et de provoquer la violence vécue aujourd’hui.

Nous lançons un appel à nos frères Mapuches qui croient encore aujourd’hui dans l’action du gouvernement chilien, à se décider à s’engager dans le chemin de l’autonomie, à entendre qu’accepter les miettes avec lesquelles le gouvernement chilien prétend nous acheter, c’est aujourd’hui avaliser ces actions brutales et racistes qui sont engagées contre les frères de notre peuple.
Nous invitons tous ceux qui veulent se solidariser et appuyer la famille et la communauté de notre frère à se mobiliser et à exprimer politiquement son soutien.

En particulier nous leur proposons de marcher avec nous ce mercredi 13 Novembre à 19 heures à partir du Cerro Welen (miraflores et alameda) avec l’objectif de dénoncer ces abus et de soutenir notre frère blessé et à travers lui, les communautés qui aujourd’hui, luttent pour la récupération des terres usurpées et pour notre autonomie.

Pour le droit à la vie

Pour arrêter la répression contre les communautés Mapuches

Pour continuer dans le processus de récupération des terres

Liberté pour tous les prisonniers politiques Mapuches

Pour soutenir le frère ALEX LEMUN et continuer avec sa lutte qui est celle de tout un peuple.

Depuis la capital de l’état oppresseur Santiago du Chili.

¡¡ W E U W A I Ñ !!

Pour vous solidariser avec la famille d’ ALEX LEMUN et avec le peuple Mapuche en lutte nous vous demandons d’envoyer massivement des fax de protestation, ou de téléphoner à :

Monsieur Marcello Schilling

Ambassadeur du Chili en France

Tel 01 44 18 59 60 Fax 01 44 18 59 61


Jeudi 9 novembre 2002.
Un jeune membre d'une communauté Mapuche de Ercilla, est atteint d'une balle en pleine tête lors d'affrontement avec la police à l'occasion d'une récupération de terre.

Le jeune Mapuche Alex Lemun âgé de 17 ans, est dans un état de Santé grave à L'hôpital de Temuko après avoir été blessé par balle à la tête. Membre de la communauté Montutui Mapu, il occupait avec ses frères depuis quelques jours un terrain entre les mains de l'entreprise forestière Mininco, lorsque les forces policières sont entrées sur le terrain en tirant sans sommation sur ses occupants. Le préfet de la région Ramon Pizzaro a réitéré son soutien aux forces policières en sous-entendant qu'il pouvait s'agir d'une balle provenant de la supposée présence d'armes au sein des communautés (rappelons qu'à ce jour, le gouvernement et les entreprises forestières ont essayé à plusieurs reprises d'accuser les communautés d'avoir des armes à feu, sans jamais avoir trouver une seule preuve). D'autre part, le préfet Pizarro a accusé les Mapuche qu'ils qualifient "d'extrémistes" d'être les prometteurs d'une telle violence et les responsables de ses conséquences.

De telles provocations de la part d'un responsable politique et administratif de la région ne vont sûrement pas permettre de désamorcer la situation explosive existant aujourd'hui dans le sud. Un plan sécurité a été mis en place au sein de diverses communautés, et aux abords des locaux des organisations Mapuche, afin d'éviter toute manifestation. C'est ainsi qu'hier le foyer et centre de développement socioculturel Mapuche de Temuko a été assiégé à coups de jets d'eau et gaz lacrymogènes.


DECLARATION PUBLIQUE
COMUNAUTE MAPUCHE "MONTUTUI MAPU", AGUA BUENA, ERCILLA
COORDINADORA MAPUCHE ARAUCO MALLECO


Du territoire Mapuche, jeudi 7 novembre 2002.

A l'opinion publique nationale et internationale, la communauté Mapuche "Montutui Mapu", du secteur Agua Buena de la commune de Ercilla et la Coordinadora Mapuche Arauco Malleco dénoncent :

Qu'aujourd'hui jeudi 7 novembre, tandis que nous nous trouvions dans la propriété Santa Elisia, actuellement entre les mains de l'Entreprise Forestière Mininco S À, un de nos frères mapuche de la communauté, Alex Lemun Saavedra âgé de 17 ans, a été blessée par balles provenant des forces de l'ordre (Carabiniers du Chili). Ces derniers s'en sont pris, de façon irrationnelle et avec brutalité, à ceux qui mènent dignement le processus de récupération de terres ancestrales.

- A cette heure (23h), Alex Lemun subi une intervention chirurgicale complexe à l'Hôpital de Temuco, où il a dû être transféré vu son état grave de santé.

- Les carabiniers, dès qu'ils sont entrés dans la propriété, ont fait usage de leurs armes en tirant à bout portant sur tous ceux qui se trouvaient dans la propriété.

- Cette action, une fois de plus, montre clairement les véritables intérêts de l'Etat chilien, administré actuellement par Ricardo Lagos A travers ses organismes répressifs, cet Etat n'hésite pas à utiliser la répression brutale et directe contre notre Peuple nation Mapuche, afin de continuer à protéger les investissements capitalistes du patronat national et transnational.

- Nous réitérons que nos Communautés sont maintenant fatiguées de faire face à l'arrogance et la violence avec laquelle agit le système dominant qui jour après jour cherche à consolider son pouvoir économique, au prix de la pauvreté, l'humiliation et y compris le sang des courageux résistants Mapuche telle que dans le cas de la "prestigieuse" action des Carabiniers et Policiers civils.

- Nous appelons à Communauté nationale et internationale à être vigilantes et solidariser avec les actions de récupération de nos droits politiques et territoriaux.

- Nous appelons ceux, qui parmi les Mapuche, espèrent encore les miettes du gouvernement, à se lever et prendre conscience que tandis qu'il les humilie avec ses projets et crédits, l'Etat attente contre la vie de notre Peuple.

- Nous appelons les Communautés mapuche en conflit à continuer à résister aux attaques répressives, à consolider les récupérations de terres, à fortifier le contrôle territorial et avancer vers le processus de Libération Nationale Mapuche.

¡¡ W E U W A I Ñ !!

 


 

Novembre 2002

Mercredi 6 novembre.

Violente arrestation du porte-parole des communautés en conflit de Collipulli pour infraction à la loi anti-terroriste

L'arrestation dont a fait l'objet le dirigeant Victor Ancalaf, mercredi 6 novembre a provoqué un grand émois parmi les organisations et communautés Mapuche ainsi que dans l'opinion publique nationale et internationale. Nombreux sont ceux qui se sont indignés de la violence avec laquelle, les 8 agents de police civile ont interpellé en pleine rue le dirigeant Mapuche. Ce dernier, se dirigeait à une grande réunion Mapuche, un futra trawun, lorsqu'il a été interpellé et frappé par les policiers.

D'autre part, Victor Ancalaf fut le porte-parole de la coordination des Communautés en conflit. Emprisonnés à plusieurs reprise, il avait dénoncé les diverses pressions dont sont victimes les membres des communautés Mapuche. Lui-même avait fait l'objet d'une conspiration, lorsqu'un ouvrier de l'entreprise Forestière Mininco, Pedro Cifuentes, l'avait accusé d'être l'incendiaire d'une maison patronale. Pris de remords, Pedro Cifuentes avait reconnu publiquement avoir été payé par son employeur pour faire un faux témoignage incriminant le dirigeant Mapuche.

Depuis un peu plus d'un an, fortement touché par plusieurs séjours en prisons et diverses menaces morales, physiques et judiciaires, Victor Ancalaf s'était retiré de sa responsabilité de porte-parole de la Coordination des Communautés en conflit, tout en gardant une grande influence dans la politique Mapuche. Il avait notamment réussi à négocier avec le gouvernement la restitution de plusieurs terrains aux communautés de Collipulli.

Victor Ancalaf a été condamné, il y a quelques mois, à 5 ans de prison pour vol de bois (correspondant à une occupation d'une propriété forestière). Il bénéficiait d'un recours en justice lorsqu'il a été arrêté mercredi pour sa présumée participation dans l'incendie d'un camion d'une entreprise sous-traitant ENDESA dans la construction du contesté barrage Ralko en plein territoire Pehuenche. L'accusation qu'il doit affronter aujourd'hui relève de l'article deux, paragraphe 4, de la loi anti-terroriste concernant "placer, lancer ou tirer des bombes ou artefacts explosifs ou incendiaires de tout type qui affectent ou peuvent affecter l'intégrité physique des personnes ou causer des dommages".

C'est en scandant "Nous ne sommes pas des terroristes !", "Justice au peuple Mapuche !" et "Liberté pour les prisonniers politiques Mapuche !" qu'il est entré dans le bureau du juge spécial Simpertigue à Conception.

Dans le monde, diverses organisations des Droits de l'Homme (Coordination latino-américaine des Juristes, Scientistes Sociaux et Groupes Marginalisés pour une Alternative Démocratique et Populaire (CLAJADEP), le parlement Kurde en Exil (Paris), Réseau Chilien, indigène et Populaire (New York)) et ont déjà prononcé leur préoccupation et leur indignation face à cette détention qu'elles n'hésitent pas appeler "Prisonniers Politiques Mapuche".

Vous pouvez envoyer des cartes de soutien à :

COORDINADORA DE COMUNIDADES EN CONFLICTO DE COLLIPULLI
Oficina de Asuntos Mapuche, O´Higgins 177, Collipulli, IX Región, CHILE.
Fono-Fax: 56-45-811623. Sitio Web: http://www10.brinkster.com/akuyweichan
Email: akuyweichan@hotmail.com

PRISIONERO POLITICO VICTOR ANCALAF LLAUPE
Complejo Penitenciario El Manzano CONCEPCION
Dirección: Camino a Penco N°450
Casilla: 70
Fax: 41 - 388063
Teléfono: 41 - 388105 - 388909 - 388910 - 388062 - 387734

Vous pouvez envoyer des cartes de protestations :

RICARDO LAGOS ESCOBAR
Presidente de la República,
Palacio de La Moneda,
Santiago, Chile.
Tel/Fax:+56-2-6990394
Tel:+56-2-690 40 00
Fax:+56-2-6904000
Fax:+56-2-6904020
webmaster@presidencia.cl (D.Ricardo Lagos Escobar)

JOSE MIGUEL INSULZA
Ministro del Interior
Ministerio del Interior,
Palacio de la Moneda,
Santiago, Chile.
Tel/Fax:+56-2-6990394
Tel:+56-2-6904000
Fax:+56-2-6992165

JOSE ANTONIO GOMEZ
Ministro de Justicia,
Ministerio de Justicia,
Morandé 107,
Santiago - Chile
Teléfono: (56-2) 6743100
Fax: (56-2) 6987098
Email: minju@reuna.cl

JAIME MANUEL TOHA GONZALEZ
Intendencia Región Bio-Bio Concepción
Anibal Pinto 442, Piso 2.
Fono Fax: 41-225088 41-225088
intbiobio@interior.gov.cl

JORGE CORREA SUTIL
Subsecretario del Interior
DIRECCIÓN DE SEGURIDAD PÚBLICA E INFORMACIONES (DISPI)
Santiago de Chile
Calle Zenteno 234
Fono Fax: 56-2-6991193

VIII DIRECCIÓN REGIONAL DE GENDARMERIA, CONCEPCION
Subinspector, HECTOR ORELLANA ROMERO
Dirección: San Martín N° 290
Casilla: 3900
Fax: 41 - 264409
Teléfono: 41 - 264402 - 247321 - 264400

 

 

11-12 octobre 2002
510 ANNEES D'ETHNOCIDE

Au Chili....
Conception (Chili).
Plus de 500 personnes ont manifesté ce samedi dans les rues de la capitale de la VIII° région.... Un grand nombre provenait des communautés de l'Alto Bio Bio touchées par la construction du barrage Ralko, ainsi que par différents conflits territoriaux. Les communautés de l'Alto Bio Bio qui avaient fait plus de 300 km réclament la restutution de 250.000 hectarres.

 

Santiago.
Diverses organisations Mapuche provenant du territoire Mapuche (Temuko - Truf Truf Ayllarewe - Puerto Saavedra) ont choisi la date du 11 octobre pour organiser des rencontres avec des représentants de pays européens.
Cette visite est motivée par l'inquiétude soulevée par la signature de l'accord entre l'Union Européenne et le Chili, dont l'une des conséquence peut être l'intensification de l'exploitation des territoires Mapuche par des multinationales énergétiques.....
Durant cette visite auprès de diverses ambassades à Santiago, les organisations Mapuche ont également essayé de sensibiliser les gouvernements européens et la population santiaguine sur la situation des communautés Mapuche concernées par des conflits territoriaux, ainsi que celle des prisonniers politiques Mapuche.

Le 12 une grande marche organisée par la Meli Wixan Mapu, le Conseil Pikunche et le Comité de soutien aux prisonniers Politiques de Santiago a rassemblé plus de 5000 personnes.

En Argentine...
Neuquen.
Le 11 octobre, environ 2500 personnes ont célébré "le dernier jour de liberté des peuples américains".... Cette manifestation fut également l'occasion de protester contra la faim et l'autoritarisme régnant aujourd'hui en Argentine...

Esquel.
Suite à l'expulsion d'une famille, les membres de communautés Mapuche ont occupé un pont près de Esquel, réclamant la récupération de terrains, notemment ceux aujourd'hui aux mains de Benetton.




En France...
Aubervilliers.
L'activité "Printemps Mapuche" organisée par l'Association Mouvement des Gens de la Terre et l'Office Municipale de Jeunesse d'Aubervilliers a rassemblé plus d'une centaine de personnes dans la soiree du vendredi dernier. Parmi le public, qui a eu l'occasion de connaitre un peu plus l'histoire et la situation actuelle du peuple Mapuche, beaucoup de personnes ont manifesté leur soutien avec les communautés Mapuche en lutte et les prisonniers politiques Mapuche.
L'association Mouvement des Gens de la Terre tient encore une fois a remercier les participants à ce "printemps Mapuche", ainsi que ceux qui ont contribué à l'organisation de l'évenement.

 

Septembre 2002

25 septembre 2002. Temuko -Angol

La cour suprême ratifie la condamnation du dirigeant Mapuche Victor Ancalaf
 
La ratification de la condamnation pour le dirigeant Victor Ancalaf (ex porte parole de Coordination Arauco Malleco), est dans son étape de ratification en ce moment, selon des sources officielles de la zone.
 
Les informations ont été transmises par l'avocat Miguel Soto, qui a rappelé que Ancalaf, a été compromis dans des faits qui ont affecté l'entreprise forestière Mininco, entreprise qui suite à une série de querelles judiciaires a obtenu la condamnation, tant en première instance que pour sa ratification. L'avocat a expliqué que le procès est dans une étape de notification et de détention du dirigeant, qui devrait rejoindre le centre pénitentiaire pour accomplir 5 ans et un jour de condamnation, selon la résolution de la Cour Suprême.
 
Les faits ont été corroborés par des sources judiciaires, qui n'ont pas souhaité préciser quel organisme policier a en charge l'application de la notification et de la détention, organisme qui devra s'organiser, puisqu'on se rappelle qu'ANCALAF , quelques années plus tôt s'est déclaré en clandestinité, raison pour laquelle il voyageait et vivait constamment dans les zones rurales, et qu'il n'a jamais nié que la même attitude pourrait recommencer si nécessaire.
 
Jugement Oral des dirigeants Mapuches
 
Dans le même temps, depuis hier matin (mercredi) a lieu la première journée du jugement oral, durant laquelle, les magistrats du ministère public rendent compte des preuves devant les autres magistrats intégrants la salle qui justifient le délit de rébellion à la loi, dont sont accusés les dirigeants JOSE NAIN et MANUEL SANTANDER du Conseil de Toutes Les Terres.( L'une des premières organisations Mapuches qui s'est fait connaître en Europe en 1992. N.D.T.) 
Selon les indications de la défense, représentée par l'avocate Sandra Jelvez de la Défense Pénale Publique Mapuche, se sont présentés 25 témoins à l'audience de l'Acte de jugement Oral, dans leur grande majorité intégrants de la communauté Domingo Trangol de Victoria.
La situation à l'origine de l'accusation, est l'action retenue par tribunal de Garantie de Victoria en juillet dernier, quand ont été entendus de façon préventive les membres de la communauté et en question et les accusés. Un groupe d'une trentaine de personnes a refusé de quitter la salle d'audience, causant du tumulte et des désordres dans l'espace du tribunal, cognant dans les portes d'accès à la salle d'audience et autour du tribunal, tentant d'empêcher la sortie de la juge et des magistrats. Durant les presque trois heures qu'a duré l'occupation du lieu par ces personnes, les inculpés sont restés à l'intérieur du tribunal, sans pouvoir en sortir, pendant que des pressions s'exerçaient sur les gendarmes qui les surveillaient pour qu'ils les laissent en liberté.
 
Selon l'information, le délit pour lequel le juge du ministère public, Jorge Sandoval, a formulé des charges contre José NAIN Pérez et Manuel Santander Solis, est établi par l'article 268 du code pénal, qui punit celui qui occasionne du tumulte ou exalte au désordre contre une autorité ou une association publique au point d'interrompre ou d'arrêter ses actions, peine pour laquelle la réclusion peut aller pour la moins lourde de 61 jours jusqu'à 5 ans pour la plus lourde peine.
 
Le souvenir de la perquisition de la CTT
 

Il faut se souvenir que dans le cadre des investigations sur les actions illicites présumées et qui auraient été commises par la communauté Domingo Trangol, et durant le même mois de juillet de l'année dernière, le siège de Conseil de Toutes Les Terres a été perquisitionné ce qui a provoqué un affrontement avec la police en uniforme, déclenchant des accusations qui ont culminé par un procès devant la justice militaire où ont été impliqués les plus haut dirigeants du Conseil de Toutes Les Terres, dont les attendus ont condamné les dirigeants, Aucan Huilcaman, Jose Nain, Santander, et d'autres,  accusés de mauvais traitements à carabiniers (violences à agents de la force publique N.D.T.) lésions graves et légères, et déprédation d'édifices, à la liberté surveillée, octroyée par le tribunal militaire.   

Sources : Diario el Gong
Trad. La Licorne

13 septembre 2002.
Dans un communiqué public, la Coordination Arauko Malleko a dénoncé l'arrestation de l'un des dirigeants,Juan Ciriaco Millacheo Lican, ainsi que l'une de ses intégrantes, Patricia Troncoso. Dans un premier temps, la police et la presse avaient affirmé que cette dernière avait été arrêtée lors d'un banal control routier.... Or, il s'avere qu'elle a été victime d'une descente policière planifiée....

12 septembre 2002. Ercilla.
Patricia Troncoso, militante Mapuche surnommée "Chepa", a été arrétée selon la presse lors d'un banal contrôle policier.... Figure emblématique du mouvement Mapuche, Chepa s'était illustrée lors de diverses manifestations pour la défense du territoire Mapuche, notemment dans l'Alto Bio Bio et à Traiguen. Arrêtée à plusieurs reprises, elle avait été jusqu'à maintenant relachée pour manque de preuve... Depuis plus d'un an, suite à l'intensification de l'harcelement policier et judiciaire à son encontre, elle avait decidé de passer à la clandestinitée au sein des communautés en conflit, et de ne plus répondre aux convocations des juges.

09.09.2002. Traiguen.
C'est avec une certaine préoccupation que nous avons reçu aujourd'hui des nouvelles des 4 Prisonniers Politiques Mapuche de Traiguén en grèves de la faim. Deux d'entre viennent d'entrer à l'hôpital dans un état grave et leur détermination pour dénoncer l'injustice dont ils sont victimes semble rester indéfectible, tout comme l'insistance de la part des autorités politiques et judiciaires pour les garder prisonniers malgré l'absence de preuves.

Nous vous transmettons, un communiqué signé et diffusé aujourd'hui par les communautés en conflits de Traiguén et Collipulli ainsi que l'association Mapuche Ñankucheo.

Nous vous invitons à participer aux différentes campagnes pour la libération des prisonniers politiques Mapuche figurant dans les rubriques prisonniers politiques Mapuche et campagnes.

Vous pouvez également nous envoyer des messages de soutien destinés aux prisonniers politiques Mapuche, que nous traduirons - si nécessaire - et leur transmettrons. Il faut en effet signaler que selon des informations reçues récemment, les prisonniers se trouveraient dans une situation d'extrême détresse due aux différentes pressions psychologiques exercées sur eux.

04.09.2002. Temuko.

Le ministère public, au travers du juge en chef de Traiguen RAUL BUSTOS, a formulé ses accusations contre les Lonkos Pascual HUENTEQUEO PICHUN PAILLALAO, de la communauté "Antonio Nirripil" et SEGUNDO ANICETO NORIN CATRIMAN, de la communauté "Lorenzo Norin", qui sont tous les deux actuellement en détention préventive à la prison de Traiguen, pour les délits d'incendies terroristes au détriment de la maison de l'administrateur du fundo Nancahue, propriété de JUAN AGUSTIN FIGUEROA ELGUETA et d'incendies terroristes de la forêt qui se trouve à l'intérieur du Fundo San Gregorio, propriété des frères Juan et Julio SAGREDO MARIN, ainsi que de menaces terroristes contre les deux frères.
Les peines demandées par la justice, en ce qui concerne Pascual Pichun, s'élèvent à dix ans et un jour (la notification de et un jour est spécifique à la justice chilienne, le jour supplémentaire correspond à un allongement de peine qui peut atteindre plusieurs mois et qui permet de rouvrir une accusation déjà jugée ou en relation avec d'autres inculpations N.D.T.) en accusation principale comme auteur du délit d'incendie terroriste de la maison d'habitation de JUAN AGUSTIN FIGUEROA et une seconde peine de 5 ans et un jour comme accusation mineure pour menaces d'attentat terroriste au préjudice des propriétaires et administrateurs du Fundo Nancahue.
Concernant ANICETO NORIN, le ministère public a requis contre lui, les peines de 10 ans et un jour de peine moyenne comme auteur de l'incendie terroriste de la foret de Don JUAN et JULIO SAGREDO MARIN, et une peine de 5 ans et un jour comme auteur du délit de menaces terroristes au préjudice de DON JULIO et JUAN SAGREDO MARIN, propriétaires du Fundo Dan Grégorio.
Source Journal El Gong.
Traduction : Elsa

03.09.2002. Ercilla
Les communautés Montutui Mapu et Juan Collío, avec le soutien de la Coordination Arauko Malleko, viennent de débuter une récupération productive sur des terrains entre les mains de l'entrepises Forestal Mininco et dont la superficie est d'approximativement 1200 hectares. Dans un communiqué, elles affirment :
"Avec ces actions nous nous assumons au processus croissant de récupération de terres mené par les Communautés mapuches en conflits dans les provinces d'Arauco, Malleco et Cautín, dans le but de freiner les investissements capitalistes qu'effectuent des chefs d'entreprise nationaux et transnationaux sur notre territoire ancestral.
Nous nous ajoutons de cette manière à l'objectif de récupération de nos droits politiques et territoriaux en tant que mapuche. En outre, nous solidarisons avec toutes les personnes et Communautés qui ont dû souffrir de la répression, et nous exigeons la fin des actes repressif et la liberté de tous les prisonniers politiques mapuche."

02.09.2002. Europe.
A l'initiative de diverses organisations Mapuche situées en Europe, une campagne contre la signature d'un accord entre l'Union Européenne et le Chili vient de débuter. Les dirigeants Mapuche d'Europe comptent ainsi sensibiliser les parlementaires européens sur les risques d'effets néfastes de cet accord commercial sur les populations Mapuche.

Les Mapuches s’opposent à l’accord entre l’Union Européenne et le Chili.
Lettre Ouverte aux organisations des droits de l’homme, aux mouvements écologiques et aux groupes de solidaire de la cause des peuples indigènes.
Lettre ouverte aux membres des Parlements des pays membres de l’Union Européenne.