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CISMAPU
(Coordination
d’Information et de Soutien au Peuple Mapuche et aux Prisonniers
Politiques au Chili (France)
informe
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Samedi
2 avril,
SUSPENSION
DE LA GRÈVE DE LA FAIM LIQUIDE ENTAMÉE PAR LES PRISONNIERS
POLITIQUES MAPUCHE
Après
25 jours de grève de la faim liquide, les Prisonniers Politiques
Mapuche Jaime Marileo Saravia, Patricio Marileo Saravia, Juan
Carlos Huenulao, Jaime Huenchullan et Jorge Manquel ont été
transféré par la gendarmerie à la section
d'infirmerie de l'enceinte pénitentiaire de Temuco, après
la détérioration de leur état de santé,
mettant en danger leurs organes vitaux.
Les Prisonniers
Politiques Mapuche demandent à toutes les organisations
mapuche et non mapuche, nationales et internationales qui ont
suivi très près cette grève, de continuer
leur soutien jusqu'à ce que leurs demandes soit obtenues.
7
Mars 2005,
les Prisonniers
politiques mapuche de Angol débutent une grève
de la faim |
Prisonniers
politiques mapuche en grève de la faim depuis le 7 mars
2005.
Les prisonniers politiques mapuche, reclus dans la prison
d’Angol, ont entamé une grève de la faim indéterminée pour
exiger fermement :
-
la liberté immédiate de tous les prisonniers politiques
mapuche, incarcérés dans les prisons de Traiguen, Angol
et Concepcion.
-
la fin des poursuites judiciaires aux Mapuche aujourd’hui
en clandestinité et condamnés par des lois datant de la
période de la dictature militaire.
-
la fin de la répression des forces policières à l’encontre
des communautés mapuche.
-
l’expulsion des entreprises forestières du territoire
Mapuche.
Les Mapuche qui ont pris cette décision, sont Jaime Huenchullan
emprisonné depuis janvier 2005, Jorge Manquel emprisonné
depuis février 2004, Jaime Marileo condamné à 10 ans de
prison, Patricio Marileo condamné à 10 ans de prison, Juan
Carlos Huenulao qui risque une peine de 10 ans de prison
y Patricia Troncoso condamnée à 10 ans de prison. |
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Lettre
ouverte de protestation adressée aux autorités chiliennes pour
la défense d’un dirigeant mapuche.
Une lettre ouverte vient d’être adressée (22 de février)
aux autorités politiques et judiciaires chiliennes par différents
groupes, associations et personnes de pays d’Europe qui ont accueilli
en novembre dernier le dirigeant mapuche Juan Pichun à l’occasion
de sa tournée d’information organisée par la Fédération Internationale
des Droits de l’Homme (FIDH). L’objet de cette lettre ouverte
est d’exprimer leur préoccupation et de dénoncer la situation
de persécution et de harcèlement que subissent Juan Pichun et
son frère, Carlos Pichun, suite à une sommation de se présenter
devant le Procureur de Traiguen comme suspects d’avoir participé
à un incendie forestier dans cette commune. Face à une situation
de persécution permanente et réitérée à l’encontre de cette famille
et de sa communauté, les signataires de la lettre considèrent
cette mise en demeure judiciaire « d’acte arbitraire qui viole
la présomption d’innocence, de harcèlement, de persécution et
de tentative d’intimidation envers une personne reconnue internationalement
pour avoir révélé les problèmes et les incohérences d’un pays
qui se revendique comme un modèle de démocratie en Amérique Latine
et en Europe ».
Les signataires rappellent les requêtes déjà présentées
le 11 février 2005 par l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs
des Droits de l'Homme (CHL 001/0205/OBS 012) lesquelles ont pour
objet de garantir les droits de Juan Pichun et des autres personnes
concernées par les dites accusations ainsi que le respect des
accords et déclarations internationaux des Droits de l'Homme signés
par l’Etat chilien.
Cette lettre ouverte a été signée par l'Association des
Réfugiés d'Amérique Latine et des Caraibes (Belgique), le Centre
Culturel Latino-américain Sub Terra (Bruxelles, Belgique), le
Colectivo Bolivia (France), le Comité de Solidarité avec les Indiens
des Amériques (Paris, France), le Comité de Solidarité avec les
Peuples du Chiapas en lutte (Paris, France), la Coordination d’Information
et de Soutien au Peuple Mapuche et aux Prisonniers Politiques
au Chili (France), La Défense Internationale des Droits des Peuples
(Suisse), le Groupe de Soutien à Léonard Peltier (France), l'association
France Amérique Latine (Paris), le Comité Mémoire et Justice :
Chili - Suisse - Amérique Latine, Survival International (France),
l'association Amitiés Franco-Chiliennes de Charente-Maritime (France),
France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand et le Comité de soutien Tirua /Mapuche (Grenoble).
La lettre ouverte actualisée et disponible est dans le
site : http://mapuche.free.fr/carta
Pour plus d’informations écrire à CISMAPU : mapuche@free.fr |
Samedi 19
mars, Journée d'Information et solidarité avec les peuples
des Amériques.
Un après-midi d’information et de solidarité, avec les
peuples des Amériques en lutte, aura lieu le Samedi 19 mars 2005,
à partir de 14h à la Fontaine des Innocents – Paris- M° Les Halles.
Cette initiative est organisée par un ensemble de Collectifs et
associations de défense des droits des Peuples originaires et
des Droits de l’Homme.
Des actions de solidarité avec tous les prisonniers politiques
au Chili (mapuche en grève de la faim) seront présentées. |
Repression
à Temucuicui
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Cela a
commencé le 26 octobre 204, lorsque une grande opération
policière a frappé la communauté, le chef
traditionnel de la communauté a dénoncé
à ce moment la violence avec laquelle s’est fait
cet opératif et où enfants et femmes n’ont
pas été épargnés… La police
à la recherche de Marcelo Carrillanca, condamné
à 5 ans de prisons avec le prisonnier politique José
Nain, pour incendie d'une exploitation forestière, n’a
rien trouvé en s’introduisant dans plusieurs maisons
de la communauté.
Quelques
jours plus tard, pour une affaire différentes mais également
liés aux conflits de terres, 2 personnes seront arrêtées
alors qu’ils étaient allés voter aux élections
municipales…
Durant
la semaine qui a suivi ces arrestations arbitraires, le frère
de l’un des détenus étaient blessé
par balle, par un groupe d’inconnus – dans lequel,
semble-t-il figuraient des carabiniers – alors qu’il
rentrait des animaux sur les terres de la communauté…
Le
30 décembre 2004, dans d’obscures circonstances
un intégrant de la communauté fut de nouveau blessé
par balle alors qu’il se déplaçait dans
une partie récupérée le la communauté
(la propriété Alaska de 1700 hectares fut achetée
par la CONADI en 2002 et rendu à la communauté
après de nombreuses années de violents conflits).
Selon des témoins, les tirs sont venus des carabiniers
qui sont chargés de garder la grande propriété
de René Urban avec qui la communauté a des conflits.
Enfin
le 7 janvier dernier, eurent lieu les arrestations arbitraires
de 6 membres de la communauté alors qu’ils transitaient
près de Ercilla. Durant leur arrestation ils subiront
des mauvais traitements physiques (coups) et psychologiques
(insultes racistes) de la part des carabiniers de Ercilla.
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Les Mapuche victimes
de l'héritage de Pinochet
L.C.(St.)
Mis en ligne le 24/11/2004 |
Un Indien Mapuche est venu défendre la cause
de son peuple en Belgique.
Les Mapuche se jugent victimes d'une constitution chilienne datant
de Pinochet.
La communauté internationale a salué, en août dernier, la décision
de la Cour suprême de justice chilienne de lever l'immunité de
l'ancien dictateur Auguto Pinochet. Le Chili entretient par cette
initiative tant attendue son image de bon élève de l'Amérique
latine. Alors le Chili, une démocratie exemplaire? Non, pas encore.
Certes ce pays se distingue tant économiquement - on parle du
«miracle chilien» - que politiquement, avec un gouvernement de
centre gauche mené par Ricardo Lagos depuis 2000. Le Chili dispose
de ressources naturelles attrayantes et propose des infrastructures
modernes. Mais ces progrès ne profitent pas à tous.
Les indiens Mapuche luttent depuis plus d'un siècle pour la double
défense de leur terre et de l'existence de leur peuple. Originaires
du sud du Chili et de l'Argentine, les Mapuche obtinrent au 17e
siècle la reconnaissance de leur territoire par la couronne espagnole.
Depuis l'indépendance du Chili, au début du 19e, les Mapuche ont
perdu 95pc de leur propriété. Par souci de consolidation de l'Etat-nation
Chilien, les descendants des conquistadores les ont d'emblée privés
de leur droit de gérer leur terre. Expropriés par les grands propriétaires
latifundistes sous le régime de Pinochet, ils sont délogés aujourd'hui
par des multinationales forestières.
Les hommes de la terre
La philosophie Mapuche repose sur l'harmonie entre les hommes
et la nature, raison de leur existence. Le mot «Mapuche» signifie
littéralement «personne liée à la terre». La perte de leurs terrains
entraîne la perte de leur identité. De surcroît, l'Etat chilien
les criminalise en assimilant leur lutte à du terrorisme. Sous
couvert d'une loi antiterroriste héritée de Pinochet, les milices
chiliennes harcèlent les leaders Mapuche qui croupissent en prison
pour des chefs d'accusation absurdes à la suite de procès inéquitables.
C'est le cas du père de Juan Pichn, de passage en Belgique pour
nous conter l'histoire de son peuple. Son père a été condamné
pour un incendie qu'il n'a pas provoqué. Les déclarations de «testigos
sin rostro», littéralement «témoins sans visage», autorisés à
témoigner anonymement, permettent au gouvernement d'influer impunément
sur l'issue des procès. «La réponse des autorités à nos actions
est disproportionnée et destinée à sauvegarder l'intérêt des grandes
compagnies», dit-il.
Selon l'ambassade du Chili en Belgique, le gouvernement Lagos
reconnaît la dette historique contractée envers les Mapuche, et
oeuvre à l'amélioration de sa condition. Mais le Chili ne mérite
pas le label de démocratie tant qu'il n'aura pas revu sa constitution
pinochetiste. Tel est le premier message qu'entend adresser le
peuple Mapuche par la voix Juan Pichn.
© La Libre Belgique 2004
http://www.lalibre.be/
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Les Mapuches patagons
en bataille contre Benetton |
LE MONDE | 13.11.04 | 16h50 Rome de notre correspondant
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Protagonistes
de l'histoire : la famille Benetton, les Indiens Mapuches de Patagonie
et le Prix Nobel de la paix argentin Adolfo Perez Esquivel. Premier
propriétaire terrien du sud de l'Argentine, avec ses 900 000 hectares
où ont été investis 80 millions de dollars dans l'élevage ovin,
le groupe textile italien s'est retrouvé en conflit avec un couple
d'indigènes qui avait occupé un lopin de terre.
La justice a donné raison aux Benetton, mais en termes d'image
le prix risque d'être élevé pour les célèbres fabricants de pulls
colorés. Luciano Benetton avait proposé 2 500 hectares "de bonne
qualité" à la communauté indigène à travers M. Perez Esquivel,
venu en Italie pour le sommet annuel des Nobel de la paix. Le
lauréat argentin avait été choisi "pour son intégrité" et "sa
connaissance de la Patagonie", afin d'"utiliser ces terres de
la manière la plus adéquate au bénéfice des populations indigènes
locales", expliquait M. Benetton. Ce geste "symbolique, mais à
la fois concret", dans la ligne de la "philosophie d'entreprise",
était la clé pour retrouver une "unité dans la diversité des peuples
de Patagonie".
Mais les Mapuches ont refusé de jouer le jeu. "On ne peut pas
se faire offrir une terre qui vous appartient déjà",ont plaidé
leurs représentants, présents eux aussi à Rome pour l'occasion.
Le médiateur n'a pas voulu non plus jouer le rôle que Benetton
avait imaginé pour lui : "Personne ne peut servir de garant pour
des terres qui ont déjà appartenu au peuple mapuche, encore moins
un Prix Nobel de la paix", a déclaré Adolfo Perez Esquivel.
Le Prix Nobel avait pris la défense du couple d'Indiens dans leur
litige avec la Compania de Tierras Sud Argentino, contrôlée depuis
1991 par la famille Benetton. Dans le style David contre Goliath,
le procès avait passionné l'Argentine. Atilio Curinanco et Rosa
Nahuelquir avaient occupé un terrain de 385 hectares, jusqu'au
jour où les policiers étaient venus les chasser. Les titres de
propriété présentés par la Compania de Tierras Sud Argentino ont
convaincu les juges, mais pas l'opinion publique. Ces terres,
octroyées par l'Etat à dix grands propriétaires terriens anglais
à la fin du XIXe siècle, sont devenues pour les Argentins le symbole
d'une "injustice nationale".
Salvatore Aloïse
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 14.11.04
http://www.lemonde.fr/
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Les Mapuches ne veulent pas succomber à la fièvre
de l’or
Source : Le Courrier (http://www.lecourrier.ch)
Genève, 6 novembre 2004.
par Benito Pérez
10 novembre 2004.
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PATAGONIE - Or, pétrole et gaz
ont converti le Sud argentin en Eldorado pour multinationales.
Mais les communautés indigènes organisent la résistance.
Les vastes plaines arides de la Patagonie
argentine pourraient sembler sans attrait. Simple trahison des
sens. De ces pâturages sans fin, le pays puise sa laine tant
renommée. Et aujourd’hui, ce mythique Grand Sud est aussi devenu
un Eldorado minier, regorgeant d’or, de cuivre et d’hydrocarbures.
Du Neuquen à la Terre de feu, les concessions se multiplient
au rythme des nouvelles techniques de forage. Cette richesse,
les communautés mapuches qui peuplent ces steppes depuis des
millénaires en prennent peu à peu conscience. A leurs dépens.
Pas un jour ne se lève sans qu’une famille indigène ne reçoive
la visite d’un policier muni d’un ordre d’expulsion. Malgré
la reconnaissance constitutionnelle de leurs droits ancestraux,
ces éleveurs sont des proies faciles pour des sociétés bardées
d’avocats et soutenues par l’administration.
Dans la Province de Rio Negro, le grain de sable dans ces implacables
rouages se nomme Consejo Asesor Indígena (Conseil assesseur
indigène, CAI). Sous l’impulsion d’une équipe multiculturelle
de bénévoles, il se dédie entièrement à la défense et à la récupération
du Wallmapu - le territoire traditionnel des Mapuches.
A l’invitation du Mouvement pour la coopération internationale
(MCI), son partenaire helvétique [1], l’avocate Laura Ramos
contera, mercredi 10 novembre, à Genève [2], la résistance des
Mapuches argentins. Avant-propos.
Le Courrier : Comment le Conseil assesseur indigène défend-il
le droit des Mapuches à la terre ?
Laura Ramos : Notre première activité est de défendre les éleveurs
menacés ou déjà illégalement expulsés. Les cas sont de plus
en plus nombreux et parfois la violence est utilisée. Mais au-delà
de cette action d’urgence contre la persécution policière, nous
essayons de faire pression sur l’Etat pour qu’il reconnaisse
la propriété des communautés mapuches sur les terres occupées
traditionnellement. Cette propriété collective des peuples premiers
a une base constitutionnelle depuis 1994. Sans compter qu’en
2000, l’Argentine a ratifié la Convention 169 de l’OIT (Organisation
internationale du travail) sur les droits indigènes. Le problème
est que la notion de propriété privée est du même niveau légal.
Or de nombreux Mapuches ne possèdent aucun titre de propriété
privée, celle-ci étant souvent étrangère à leurs conceptions
traditionnelles... L’affrontement est donc d’ordre politique
et nous essayons de faire valoir l’utilité sociale ou environnementale
du maintien des Mapuches sur leurs territoires. Notamment lorsque
ces communautés sont basées sur des terres appartenant à la
Province et que celle-ci envisage de les expulser pour les vendre
à très bon prix à des exploitants ou les mettre en gage pour
obtenir des prêts auprès des institutions financières internationales.
Nous réclamons aussi que les indigènes soient consultés systématiquement
sur tout projet de « développement » concernant ces zones, comme
le prévoit la Convention de l’OIT.
La propriété de la terre reconnue aux peuples indigènes est
collective, communautaire. Peut-on dire que les Mapuches ont
conservé ce type de structure sociale ? Qui peut revendiquer
son appartenance à ce peuple ?
La loi indique que le critère est l’autodéfinition : appartient
à la communauté celui qui s’y reconnaît. On doit considérer
que la situation des Mapuches est aussi le produit d’une histoire
imposée, même récente. Par conséquent, la notion internationalement
reconnue « d’occupation traditionnelle des terres » doit être
lue à travers l’histoire sociale propre à chaque peuple. Les
Blancs ont forcé les Mapuches à se sédentariser, et maintenant
ils s’attendraient à ce qu’ils partent à la chasse habillés
de peaux de bêtes pour leur reconnaître le statut d’indigènes...
En revanche, au moment de les discriminer, on les reconnaît
rapidement ! Cela dit, la plupart des Mapuches vivent en communautés
composées de plusieurs familles qui se sont regroupées stratégiquement
après la guerre [3], recréant un type de fonctionnement communautaire.
D’autres vivent en familles nucléaires, mais travaillent en
réseaux complexes de solidarités. Quoiqu’il en soit, ils ne
connaissent pas la notion de propriété privée au sens où nous
l’entendons.
Peut-on dire que ce mode d’existence est en danger ?
Oui. Le principal ennemi des Mapuche est l’exploitation minière.
La survie économique, physique, politique, culturelle et spirituelle
d’une communauté indigène dépend de son territoire. Or il y
a actuellement une très inquiétante vague d’expulsions en Patagonie.
De plus, la multiplication des mines a des conséquences catastrophiques
sur l’environnement. Même les terres conservées deviennent impropres
à la « reproduction » de la communauté. Il y a des cas extrêmes,
comme celui de la Loma de la Lata, dans la Province du Neuquen,
principal gisement pétrolier et gazier d’Argentine, qui est
aux mains de la multinationale espagnole Repsol. Deux communautés
indigènes vivent dans cette zone extrêmement polluée. On a détecté
des métaux lourds dans le sang des habitants. L’eau y est non
seulement impropre à la boisson, mais on ne peut même pas l’utiliser
pour la toilette ! Il y a eu des naissances d’animaux difformes...
Et que fait Repsol face à cette situation, à ce péril de mort
? Elle propose des indemnisations... L’exploitation de l’or,
également, est extrêmement polluante, car on utilise de nouvelles
techniques d’extraction à base de cyanure. On est en train de
détruire des régions entières et des peuples pour un produit
de luxe ! Plusieurs communautés se sont déjà révoltées et ont
pu empêcher l’ouverture de ces mines à ciel ouvert.
Quel rapport entretiennent les indigènes avec le reste de la
populations ?
Divers, bien évidemment. Mais il y a un point qui me paraît
très intéressant : l’indigénisme défend un certain nombre de
valeurs que la société civile tente, elle aussi, de récupérer,
comme le respect de la nature ou la vie en commun. Il y a donc
des liens non seulement possibles mais bien réels, qui se construisent
aujourd’hui dans des luttes de terrain, comme l’opposition aux
mines, ou lors de rassemblements antimondialisation.
Du point de vue des Mapuches, Nestor Kirchner est-il un bon
président ?
Non. De leur point de vue, il n’est pas un bon président, car
ils considèrent que rien n’a changé. Kirchner doit comprendre
que la réparation du tort historique fait aux Mapuches implique
au moins qu’on les écoute. Au lieu de cela, il délègue la question
à des gens, tel le président de l’Institut des affaires indigènes,
Jorge Oscar Rodriguez, qui les méprisent et ne savent même pas
qu’il existe des différences entre les divers groupes ethniques
minoritaires...
Pourquoi l’Argentine a-t-elle ratifié la Convention de l’OIT
pour ne pas l’appliquer ensuite ?
Il y a eu une forte pression pour l’inscription des droits indigènes
dans la Constitution. Je pense que le gouvernement d’alors espérait
nous démobiliser pour pouvoir mieux manipuler les Mapuches.
Vous savez, chaque éleveur a besoin d’un grand territoire pour
faire paître tous ses moutons. La Patagonie est immense ; les
Mapuches sont très isolés les uns des autres et cela ne facilite
pas leur organisation. Heureusement, selon moi, et le CAI est
là pour le rappeler, cette stratégie a plutôt échoué !
Propos recueillis par Bénito Pérez.
NOTES:
[1] Au travers de la Fédération genevoise de coopération.
[2] 19 h 30 à la salle Gandhi de la Maison des associations
(Savoises 15, 1205 Genève).
[3] La Patagonie a été envahie militairement par l’Argentine
en 1879.
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Novembre
2004
Human
Rights Watch et l’organisation chilienne L’Observatoire
des Droits des Peuples Indigènes publient aujourd’hui un
rapport dans lequel ils dénoncent l’utilisation de la loi
antiterroriste pour juger les Mapuche accusés
d’actes de violence viole les garanties juridiques fondamentales.
Ce rapport intitulé « Procès Illégal
: Jugements Antiterroristes, Tribunaux Militaires et les Mapuche dans
le Sud du Chili », démontre comment les Mapuche accusés
de terrorisme – ces accusés devant faire plus d’un
an de prison préventive avant d’être jugés
– font face à des jugements inégaux qui ne constituent
pas un danger direct pour la vie, la liberté ni l’intégrité
physique.
L’application
de cette loi est totalement injustifiée s’il s’agit
de juger les délits dont sont accusés les Mapuches, à
savoir : la planification d’une série d’attentats
incendiaires contre des forêts, champs, maisons patronales et
véhicules sur des terres disputées dans al région
d’Araucanía, dans le sud du Chili antre groupes qui occupaient
ces terres et la police. Les Mapuche ont commencé à protester
durant les années 90 contre les entreprises forestières
et les propriétaires agricoles qui développaient leur
activité, en détruisant l’écosystème
au passage, sur les terres Mapuche, terrains fertiles des régions
de Bío Bío et Araucanía, territoire ancestral de
Mapuche. Aucun de ces délits contre la propriété
n’atteint la gravité d’un délit de terrorisme
bien que cette loi, adoptée sous le général Augusto
Pinochet et en accord avec les dispositions prises par les gouvernements
démocratiques successifs depuis, stipule qu’il est possible
de considérer comme attentat terroriste le délit d’incendie
dés lors que son intention est de « créer la crainte
dans la population ou dans une partie de la population ».
Un
autre point négatif de cette loi : ses dispositions pour protéger
les témoignages, les témoins étant alors appelés
« témoins sans visage », permettant ainsi de cacher
à la défense l’identité des témoins,
cela empêchant les accusés d’interroger les témoins
et de pouvoir réfuter les charges formulées contre eux,
cela violant l’article 14 du Pacte International des Droits Civils
et Politiques – ratifié par le Chili – qui garantit
à tout accusé le droit « d’interroger ou faire
interroger les témoins à charge et obtenir la comparution
de témoins à décharge et que ces derniers soient
interrogés dans les même conditions que les témoins
à charge ». Le rapport aborde également les cas
récurrents d’abus policiers contre les Mapuche dans le
Sud du Chili, ces policiers étant jugé par des tribunaux
militaires mais, et là est la problème, les Mapuche jugés
pour violence contre des policiers sont également, même
si se sont des civils, jugés par des tribunaux militaires approuvés
par des membres des Forces Armées.
Le
rapport demande donc au gouvernement du président Ricardo Lagos
de promouvoir une législation afin de restreindre la juridiction
des tribunaux militaires aux seules infractions militaires, ce qui paraît
logique, ces tribunaux n’ayant pas l’indépendance
et l’impartialité requises par les traités des droits
de l’homme ratifiés par le Chili. La lutte pour la terre
des Mapuche, ou de tout peuple au monde, ne relève pas du terrorisme,
cela renforce donc les préjudices existants déjà
contre les Mapuche et des peuples indigènes en général.
Depuis longtemps les Mapuche ont été victimes de discrimination
au Chili, et ils continuent à subir un traitement abusif ou dégradant.
Il est temps que le gouvernement chilien se préoccupe des droits
élémentaires des Mapuche…
Source : http://www.20six.fr/ClandestinaRBemba
Vous
pouvez télécharger les rapports en espagnol et en anglais
sur le site de l'Human
Right Watch
Acquittés
!!! |
Mardi
2 novembre 2004.
Le
tribunal oral de Temuko vient d'acquitter en première instance
les 8 mapuche qui étaient accusées d'avoir formé
une association de malfaiteur a caractère terroriste...
Les lonkos (chefs traditionnels) Pascual Pichun et Aniceto Norin
(déja condamnés à 5 ans de prisons pour "menace
d'incendie terroriste), Patricia Troncoso (condamnée
à 10 ans de prison pour incendie terroriste), Mauricio
Contreras, Oscar Higueras, Jorge Huaiquin, José Llanca,
Marcelo Quintrileo ont été aquittés de l'accusation
d'avoir une association illicite a caractère terroriste...
La plupart ont passé plus d'une année en prison
préventive pour cette cause...
L'accusation vient d'annoncer qu'elle fera appel de cette decision.
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